En direct
A suivre

«Tueur de DRH» : le procès de Gabriel Fortin s'est ouvert ce mardi à Valence

Ce mardi 13 juin, le procès de Gabriel Fortin, surnommé «le tueur de DRH», s'est ouvert à la cour d'assises de Valence. Il est jugé pour assassinats et tentative d'assassinat.

Il s'appelle Gabriel Fortin mais est plus tristement connu comme le «tueur de DRH». En 2021, cet homme aujourd'hui âgé de 47 ans a fait la une des journaux pour avoir abattu de sang-froid deux de ses anciens DRH ainsi qu'une fonctionnaire de Pôle Emploi. Il est jugé à partir de ce mardi 13 juin, devant la cour d'assises de la Drôme, à Valence.

Aujourd'hui encore la personnalité de cet homme reste floue, notamment parce qu'il refuse la plupart du temps de parler aux magistrats, enquêteurs et médecins. D'après ses proches, cet ingénieur originaire de Nancy (Meurthe-et-Moselle) vivait le chômage comme «un vrai drame».

«Aucune vie sociale»

Son parcours est marqué par deux licenciements successifs, en Eure-et-Loir en 2006, puis en Ardèche en 2010. Deux épisodes qui semblent avoir nourri sa rancune et après lesquels il a vécu «comme un reclus» pendant plusieurs années, sans «aucune vie sociale». «Ses seuls contacts étaient sa mère et son demi-frère», précise une source proche du dossier.

Tout a basculé le 28 janvier 2021, lorsque Gabriel Fortin a abattu Patricia P., 54 ans, l'une des conseillères du Pôle Emploi de Valence. Il s'est ensuite rendu dans une entreprise voisine, à Guilherand-Granges (Ardèche), pour tuer Géraldine C., 51 ans, directrice des ressources humaines. Cette dernière avait participé à un de ses entretiens préalables de licenciement, fin 2009, dans une entreprise spécialisée dans les camions-poubelles.

Une donnée qui, pour le procureur de l'époque, indiquait sans doute la préméditation. S'il n'est pas établi qu'il connaissait la fonctionnaire de Pôle Emploi, Gabriel Fortin avait en tout cas fréquenté l'agence de Valence de 2010 à 2013. Sans compter qu'après son arrestation, un lien a été établi avec un autre meurtre et une agression armée survenus deux jours plus tôt, dans le Haut-Rhin.

Estelle L., DRH elle aussi, avait été tuée par balle sur le parking de son entreprise, tandis que Bertrand M., également dans les ressources humaines, avait échappé à une agression à son domicile. Il s'est avéré par la suite que tous deux étaient d'anciens collègues de Gabriel Fortin et avaient participé à son licenciement pour «faute» en septembre 2006.

Trois autres cibles présumées

L'enquête a non seulement montré que ces différents projets de vengeance étaient préparés de longue date, mais aussi que d'autres étaient prévus. Gabriel Fortin avait notamment effectué des repérages en région parisienne, avec au moins trois autre cibles présumées : deux avocats et un flirt adolescent.

Avant de s'engager dans cette équipée sanglante, l'ingénieur avait laissé deux lettres chez lui, demandant seulement à sa mère et son demi-frère «qu'on s'occupe de son appartement [...] et de son chien, sans en dire plus», selon une source proche de l'enquête.

Mis en examen pour assassinats et tentative d'assassinat, Gabriel Fortin a été incarcéré en isolement au Centre pénitentiaire de Valence. Au début de son incarcération, il a écrit quelques messages au juge d'instruction, évoquant sa «vie brisée». Auprès des médecins chargés de l'examiner, il avait confié préférer la détention à la déchéance sociale.

Les experts psychiatres ont estimé que le «tueur de DRH» ne présentait pas de trouble mental, bien qu'il montre une tendance «paranoïaque». Il est question, selon eux, d'«un homme intelligent» en situation d'isolement social et visiblement «blessé par des rejets insupportables de la part du seul milieu qu'il pensait pouvoir lui procurer une place sociale». 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités