Quarante-neuf hommes ont été mis en examen à Avignon (Vaucluse) pour «viol» et «tentative de viol», sur une femme qui avait été droguée par son propre mari, qui la livrait ensuite à des inconnus. Tous encourent jusqu'à vingt ans de prison.
L’affaire pourrait faire créer une nouvelle juridiction dans le département. 49 hommes ont été mis en examen dans l’attente d’un procès prévu pour mars 2024.
Tous sont accusés d’avoir successivement violé une femme inconsciente mise à disposition par son mari, qui avait pour habitude depuis des années de la droguer avant de la livrer à des inconnus. Pour arriver à ses fins, il mettait de hautes doses de tranquillisants à base de benzodiazépine dans ses boissons ou sa nourriture.
Seuls 49 hommes ont été identifiés parmi les 83 personnes recensées par l’enquête, qui auraient profité de ce trafic. Le septuagénaire, époux de la victime, avait initialement été arrêté le 12 septembre 2020 après avoir été pris en flagrant délit en train de filmer sous les jupes des clientes au supermarché.
«des personnes âgées de 22 à 71 ans, qui travaillent»
C’est en creusant que les enquêteurs ont plongé dans l’horreur et découvert l’impensable sur l’ordinateur du suspect.
Près de 20.000 photos et vidéos de viols enregistrées, sur lesquelles on voit l’épouse du mis en cause inconsciente et sexuellement abusée par des inconnus.
Soumission chimique : le père de Caroline Darian a drogué sa mère pendant une dizaine d’années afin de la violer et de laisser d’autres hommes profiter d'elle. Elle témoigne des crimes monstrueux de son père : "Ils sont 47 à avoir été écroués." pic.twitter.com/7s3X6zQef9
— Konbini (@KonbiniFr) April 6, 2022
«Ce sont des personnes âgées de 22 à 71 ans, qui travaillent. Certains ont même des postes à responsabilité, des pères de famille, des grands-pères, des gens d’apparence tout à fait normale que vous inviteriez volonté à table, tout comme mon père», avait témoigné la fille du couple, Caroline Darian, en mai 2022 dans l’émission Sept à Huit de TF1.
Le suspect avait également des photos de sa propre fille
Les suspects encourent jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle. L’un d’entre eux aurait même autorisé le suspect à faire subir le même sort à sa femme, avant d’abuser d’elle. Le parquet d’Avignon souhaite créer une nouvelle juridiction, spécialisée dans les affaires sexuelles, afin de légiférer dans ce dossier.
En plus des images de son épouse, l’enquête avait révélé la présence de photos de ses belles-filles et de sa fille, allongée et partiellement dénudée : «Je ne dors jamais comme ça. Habillée avec une culotte qui ne m'appartient pas», s’était souvenue Caroline Darian, qui avait livré son témoignage dans l'ouvrage «Et j'ai cessé de t'appeler papa», aux éditions JC Lattès.
«Ces deux photographies, on ne sait pas ce qui s'est passé, ce qu'il s'est produit ni avant ni après», avait poursuivi la femme, qui est sûre d’avoir été victime des mêmes abus que sa mère.