Un homme de 39 ans a été mis en examen et écroué ce dimanche 7 mai, après s'être rendu à la police pour les meurtres de sa femme et de sa belle-soeur sur fond, a-t-il dit, de séparation conflictuelle, a annoncé le parquet de Nîmes. Ex-fichier S, il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Le mari de l'une des victimes du double féminicide qui a eu lieu vendredi près d'Alès (Gard) a été mis en examen et placé en détention provisoire ce dimanche. Il s'agit d'un ressortissant marocain, âgé de 39 ans, qui était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Dans le Gard, un clandestin marocain, sous le coup de deux OQTF, mis en examen pour le meurtre de sa femme et de sa belle-sœur : toujours cette question dramatiquement répétitive : que faisait-il encore en France ? https://t.co/TNXhIe6dcH
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) May 9, 2023
Mariée depuis décembre 2020, mère d’un bébé de 10 mois, l'une des victimes, âgée de 26 ans, avait décidé de se séparer il y a plusieurs semaines du mis en cause et avait déposé une main courante en décembre «pour signaler qu’elle quittait le domicile conjugal de Cavaillon (Vaucluse)». De plus, elle craignait «que le père n’emmène l’enfant au Maroc» d'où il est originaire, a expliqué la procureure de Nîmes Cécile Gensac dans un communiqué.
Vendredi, au domicile qu’occupait la jeune femme depuis quelques jours seulement près d'Alès, l'homme s'est d'abord violemment disputé avec sa belle-soeur, âgée de 39 ans, lui reprochant sa supposée «influence» et lui mettant «plusieurs coups de couteau létaux». Il s'en est pris ensuite à son épouse, lui assénant un coup à la gorge provoquant son décès, a détaillé le parquet.
Un «important contentieux» avec sa belle-famille
En intervention au domicile et témoin du drame, une esthéticienne a été sommée par l'individu de l’accompagner au commissariat d'Alès. Sur le trajet, il expliquait avoir un «important contentieux» avec sa belle-famille, selon le parquet qui précise que l'enquête s'attachera à vérifier toutes les «déclarations et arguments».
En situation irrégulière, «l'individu a fait l’objet au plan administratif d’obligation de quitter le territoire national par les préfectures de la Drôme et du Vaucluse en 2019 et mai 2022», ajoute le parquet. Aucune procédure pénale pour violences conjugales n'était en cours et il n'a pas d’antécédent judiciaire connu à ce sujet en France.
Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon les derniers chiffres disponibles du ministère de l'Intérieur.