Cinq individus, dont deux mineurs au moment des faits, doivent être jugés à partir de ce lundi 3 avril pour un projet d’attentat autour de l'Elysée. Leur cellule islamiste avait été infiltrée par des agents de la DGSI.
Ils préparaient un attentat aux abords de l'Elysée. Cinq hommes sont jugés à partir de ce lundi 3 avril à Paris, pour un projet terroriste islamiste. Deux étant âgés de 17 ans au moment des faits, en 2019, c’est la cour d’assise des mineurs spéciale qui les jugera tous, avec des audiences essentiellement à huis clos.
Jugés pour association de malfaiteurs terroristes, les cinq prévenus étaient surveillés par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieur) car identifiés comme adeptes de l'islamisme radical et du jihad armé. L’un d’eux avait d’ailleurs été arrêté en 2015 en Allemagne. Il n’avait que 15 ans mais tentait de rejoindre Daesh en Syrie.
Alors que deux agents de la DGSI étaient parvenus à infiltrer le groupe, le dossier monté par l’accusation le décrit comme «l’émir», le leader de la bande (son identité ne peut être révélée car mineur au moment des faits). Il aurait mis en place plusieurs objectifs, comme celui d’attaquer une église «lorsqu’il y avait beaucoup de monde». La priorité restait de «commettre un massacre» à proximité du palais de l’Elysée et des Champs-Elysées, ont fait remonter les enquêteurs.
Des policiers en faction ciblés
L’accusation pointe que les «forces de sécurité» étaient particulièrement ciblées, rappelle l’AFP. Des écoutes et des révélations de propos tenus lors de «réunions» font ainsi état de policiers en faction autour du palais présidentiel à abattre, «et éventuellement des civils sur l’avenue des Champs-Elysées».
Le 26 avril 2019, alors qu’un des agents infiltrés avait expliqué aux autres membres du groupe avoir acquis des kalachnikovs, deux d’entre eux, Karim Berdjeghloul et Alexandre Benon, étaient arrêtés dans un appartement juste après lui avoir racheté. Le chef présumé du groupe, qui n’était pas sur place car dans un foyer pour jeunes délinquants, était lui interpellé rapidement après, tandis qu’un quatrième accusé, Anis Mesroua, qui aurait participé au financement du projet, était cueilli chez lui, en Seine-Saint-Denis.
Le cinquième, individu, mineur originaire de Tchétchénie, allait être arrêté bien après, en juillet, accusé d’avoir eu connaissance du projet d’attentat sans l’avoir dénoncé.
Le procès doit durer jusqu’au 19 avril.