Un homme organisant des stages de survie dans la nature, au cours desquels un participant avait trouvé la mort en 2020, a été condamné à deux ans de prison ferme et un avec sursis par le tribunal correctionnel de Lorient.
Potinairii Malardé, 51 ans, a été condamné lundi 3 avril à une peine de trois ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir organisé un stage de survie lors duquel un jeune homme de 26 ans était mort, après avoir mangé une plante sauvage. Il a également été condamné à verser au total 165.000 euros de dommages et intérêts à la famille du jeune homme et aux sept autres personnes, dont un enfant, qui avaient été intoxiqués, moins gravement, le 8 août 2020 à Kervignac (Morbihan).
Ancien militaire au sein du 3e RIMa (Régiment d'infanterie de Marine) de Vannes, le quinquagénaire, né à Tahiti, avait multiplié les opérations extérieures pendant 17 ans. Après avoir quitté l'armée, il avait créé en 2015 son entreprise d'organisation de stages de survie, Aïto Survivor, qui attirait une large clientèle.
La victime avait mangé de l'œnanthe safranée, au lieu de la carotte sauvage
Celui organisé le 8 août 2020 avait pour intitulé «atelier eau et nourriture : découverte des plantes comestibles». Après avoir appris à faire des nœuds et un feu, les stagiaires s’étaient retrouvés près d’un ruisseau pour identifier le caractère comestible de ce qui les entoure. Mais Potinairii Malardé avait confondu la carotte sauvage avec une plante toxique qui lui ressemble, l'œnanthe safranée, cousine de la ciguë.
C'est cette plante qu'Ulysse, l'un des stagiaires, avait cuisiné avec des orties. Le reste du groupe avait alors goûté le plat. Tous ceux qui l'ont fait ont été malades à divers degrés, des vomissements aux convulsions, et conduits à l'hôpital. Malgré les soins, Ulysse, parisien âgé de 26 ans, en est mort trois jours plus tard.
Lors de l'audience, le 13 mars dernier, Potinairii Malardé avait tenté de minimiser sa responsabilité, assurant que les participants «ne devaient pas passer la rivière pour faire une cueillette». Mais il avait fini par lâcher : «je me suis certainement trompé».
L'ancien militaire à la personnalité «borderline», selon un expert, était poursuivi pour homicide involontaire mais aussi blessures involontaires, faux et usage de faux,et sous-location de terrains sans autorisation ni assurance.