Jérôme Jean, un commerçant d'Amiens, victime de vols à répétition, tente par tous les moyens possibles d’aider les forces de l’ordre à retrouver les malfrats ayant sévi dans son magasin.
Un commerçant d’Amiens victime de deux vols successifs le 10 janvier dernier n’a pas baissé les bras. L’enquête avance pour identifier les trois voleurs filmés par les caméras de surveillance, et les livrer à la police. Elle a surtout pris un rapide coup d’accélération après le passage du commerçant, lundi 16 janvier, dans l’émission TPMP sur C8.
Depuis, les messages de soutiens se multiplient de la part de commerçants de tous horizons, victimes du même fléau.
Des dires du commerçant amiénois, trois personnes l’auraient contacté pour lui confier avoir eu affaire aux mêmes voleurs. Parmi eux, deux vigiles du nord de la France, dont l’un, Lillois, aurait été confronté à eux il y a plusieurs années lors d’un vol dans un magasin.
Un réseau de revente d'objet volés
Contacté par CNEWS, celui-ci affirme avoir interrogé plusieurs personnes au sein du quartier populaire de Wazemmes à Lille, où les suspects revendaient leur marchandise volée. «J’ai réussi à récupérer un prénom, assure le vigile. Mais de ce qu’on m’a dit, ils seraient rentrés en Algérie après la diffusion des images sur les réseaux sociaux».
Le patron d’une grande enseigne de Lille a affirmé lui aussi avoir été victime des mêmes personnes, images de vidéosurveillance à l’appui.
Ces images, que CNEWS a pu consulter, montrent plusieurs vols de vêtements effectués par trois personnes dans une enseigne de sport, le 3 janvier dernier, soit quelques jours avant le vol dans la boutique d’Amiens.
Les trois voleurs présumés ressemblent fortement à ceux qui ont dérobé des vêtements dans le magasin du commerçant amiénois. Autre information précieuse : la plaque d’immatriculation de leur véhicule a pu être filmée sur le parking de l’enseigne par une des caméras de surveillance.
Jérôme Jean indique avoir soigneusement transmis toutes ces informations récoltées aux policiers en charge de l’enquête, avec l’espoir qu’un jour justice soit faite. «D’autant que, de ce qu’on m’a dit, ces voleurs sévissent dans tout le nord de la France. Ils n’hésitent pas à prendre le train pour commettre leurs méfaits», indique-t-il à CNEWS.
«Faire bouger les choses»
Depuis l’incident du 10 janvier dernier et son passage sur différentes chaînes, le commerçant rêve de faire bouger durablement les choses. «Je reçois des témoignages de la France entière ! Ces vols sont un fléau. Si on ne fait rien ça continuera encore et encore».
Parmi ces témoignages, celui d’Adèle* (nom modifié), à la tête d’un magasin d’une grande enseigne de parfum, dans un centre commercial de la banlieue parisienne.
A CNEWS, elle témoigne des vols quasi-quotidiens dans le magasin, commis par des personnes parfois totalement décomplexées : «il y a quelques jours, deux mères sont venues voler avec leurs enfants, devant eux ! Quel exemple, vous vous rendez compte ?».
Bien souvent, ces vols ne sont découverts qu’a posteriori, une fois les trous dans les stocks constatés, en visionnant les images de vidéosurveillance. Un petit nombre de voleurs sont plus rarement pris sur le fait, «mais j’ai arrêté de porter plainte, je perdais trop temps. Ce n’est plus qu’une menace pour les inciter à régler tout de suite», explique Adèle. Elle précise que le vol est une donnée prise en compte, et donc acceptée, par l’enseigne pour laquelle elle travaille. Elle le déplore.
Du côté d’Amiens, Jérôme Jean a quant à lui pu s’entretenir avec la maire pour discuter de solutions à trouver pour limiter les vols dans les commerces.
Une réunion entre l’équipe municipale et des commerçants devrait se tenir prochainement. Parmi les idées mises en avant par Jérôme Jean, l’embauche d’agents de sécurité partagés, de nombreux magasins n’ayant pas les moyens d’embaucher un vigile à temps plein. Le commerçant a par ailleurs créé une page Facebook et un compte Instagram, baptisés SOS Commerces Amiens, pour permettre aux commerçants de dénoncer les vols dont ils sont victimes.
Autre action : la création d’un autocollant que le commerçant s’est empressé de coller sur la vitrine de son magasin, avec écrit : «établissement sous vidéosurveillance. En cas de vol nous diffuserons les images sur les réseaux sociaux.»