Des peines allant jusqu'à deux ans de prison ferme ont été prononcées mercredi contre quinze professionnels français, belges et néerlandais de la filière de la viande chevaline jugés à Marseille pour escroquerie en bande organisée et tromperie pour avoir fait entrer de la viande interdite dans la filière de l'alimentation humaine.
Ce mercredi, le tribunal correctionnel de Marseille (Bouches-du-Rhône) a rendu son jugement dans une vaste affaire d'escroquerie européenne sur la viande de cheval. Ainsi, 15 des 18 prévenus ont écopé de peine allant jusqu'à deux ans de prison ferme pour escroquerie en bande organisée et tromperie, pour avoir fait rentrer de la viande chevaline interdite dans la filière de l'alimentation humaine.
Pour procéder, ces derniers auraient utilisé de faux passeports équins, en complicité avec des services vétérinaires de l’abattoir d’Alès (Gard).
Parmi les prévenus, figurent quatre Belges, deux Néerlandais, mais aussi des vétérinaires et commerçants français.
Installé à Bastogne (Belgique), Jean-Marc Decker, 58 ans, un négociant de chevaux belge comptant parmi les plus importants en Europe, a été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis, à une amende de 100.000 euros. Il lui a été également interdit pendant cinq ans d'exercer toute activité en lien avec la filière équine.
Qualifié par l'accusation d'«élément central» de cette vaste fraude, il avait fait abattre à l'abattoir municipal d'Alès (Gard) un demi-millier de chevaux dont le passeport d'identification ou le carnet de traitement médicamenteux avait été falsifié.
Trois prévenus relaxés
A noter que seulement trois des 18 prévenus ont été relaxés dans cette affaire.
Ce jugement a été rendu alors que le procès d'un second volet de cette tentaculaire enquête sur des fraudes à la viande chevaline à travers l'Europe a débuté lundi, pour trois semaines, également devant le tribunal correctionnel de Marseille.
Dans ce volet, les prévenus sont notamment accusés d'avoir écoulé dans la filière de l'alimentation humaine des chevaux d'une ferme-laboratoire de Sanofi-Pasteur, animaux ayant servi à l'élaboration de sérums antirabiques ou antivenimeux et interdits d'abattoirs.