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Ardennes : le suspect d'un féminicide à Charleville-Mézières mis en examen

La victime avait déjà déposé une plainte en octobre, avant de la retirer. [FRANCOIS NASCIMBENI / AFP]

Soupçonné d'avoir tué sa compagne d'une trentaine de coups de couteau à Charleville-Mézières (Ardennes), un homme de 25 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire.

L'homme de 25 ans soupçonné d'avoir tué samedi sa compagne de 23 ans à Charleville-​Mézières (Ardennes) a été mis en examen pour meurtre sur conjoint et placé en détention provisoire, a annoncé lundi le procureur de Reims.

Le mis en cause est suspecté d'avoir agi «en récidive», après une première condamnation pour «complicité de meurtre» en 2018 en Guyane. Il a été condamné à deux autres reprises, notamment pour violence.

Appelée au domicile de la victime vers 6h30 samedi, la police avait découvert la jeune femme «en train de se vider de son sang». Elle est morte à l'hôpital vers 9h, a rappelé le procureur de Reims, Matthieu Bourrette, lors d'une conférence de presse.

30 plaies par arme blanche

Selon l'autopsie, la mère de deux enfants, nés d'une précédente union, est décédée d'une «hémorragie sanguine massive», atteinte de 30 plaies par arme blanche, «vraisemblablement» avec «deux armes distinctes». «Deux couteaux à la lame pliée» ont été retrouvés.

Le soir des faits, en présence des deux enfants, âgés de 3 et 4 ans, et de deux neveux de la victime, le couple s'était violemment disputé. En garde à vue, le mis en cause a affirmé avoir découvert une semaine avant les faits «qu’il souffrait d’une maladie sexuellement transmissible», qu'il a imputée à sa compagne, ce qui aurait provoqué leur dernière dispute.

Selon ses déclarations, la victime aurait la première attrapé un couteau. «Enragé» selon ses propres mots, il l'aurait désarmée avant de porter «trois ou quatre coups».

la victime originaire de Guyane

Il aurait, selon ses dires, cessé de frapper après avoir aperçu un des enfants dans l’entrebâillement de la porte, puis brièvement pris la fuite avant de se rendre à la police, alertée par la famille de la victime.

Originaire de Guyane, la victime connaissait de longue date le mis en cause. «Ils s'étaient retrouvés en métropole au printemps 2022, et il avait emménagé chez elle en juillet», a indiqué le procureur.

Elle avait déposé plainte en octobre 2022 pour des violences conjugales survenues la veille, évoquant un autre épisode daté de juillet. Le mis en cause avait alors quitté son domicile. Mais la jeune femme avait finalement retiré sa plainte début décembre, indiquant avoir «repris la vie commune».

Né au Guyana et titulaire d'un titre de séjour valable jusqu'à fin 2024, le mis en cause encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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