Victime d'un AVC, un jeune médecin a tenté en vain d'être pris en charge par le Samu en septembre dernier.
La nuit du 19 au 20 septembre a été très longue pour Anthony, jeune médecin psychiatre en poste à Nice (Alpes-Maritimes). Pris de violents maux de tête et perdant l'usage de la parole, il a contacté le Samu qui a conclu à une angine à plusieurs reprises, sans se déplacer. Le jeune homme, en réalité victime d'un AVC, a dû se rendre à l'hôpital en VTC.
Ce lundi 12 décembre, près de trois mois plus tard, Anthony a raconté son histoire à Nice Matin. Lorsqu'il a contacté le Samu pour la première fois ce soir-là, le jeune médecin, dont l'élocution et la déglutition étaient touchées, n'a pas réussi à s'exprimer clairement auprès du régulateur.
Le médecin n'est jamais venu
Il a donc raccroché et demandé à l'une de ses voisines de passer l'appel pour lui. A l'autre bout du fil, le médecin a posé un premier diagnostic : selon lui c'est une angine. Un praticien de SOS Médecins était censé venir ausculter Anthony au cours de la nuit mais il n'est jamais venu.
Voyant les symptômes perdurer, la compagne du malade a contacté le Samu pour la troisième fois de la soirée. Le régulateur, inflexible, s'en est tenu au diagnostic précédemment posé par le médecin. Le couple a alors sollicité une amie, étudiante en médecine, qui a appelé à son tour le Samu pour tenter de faire entendre à quel point la situation était sérieuse. En vain.
Quand sa voisine, qui avait contacté les pompiers, a été renvoyée vers le Samu, Anthony a décidé de se rendre à l'hôpital par ses propres moyens. Incapable de conduire et constatant que son visage était partiellement paralysé, il a décidé de sortir de chez lui pour commander un VTC.
Le cinquième et dernier appel de la soirée au Samu a été passé par un passant, qui, dans la rue, a composé le 15 pour Anthony... et essuyé un nouveau refus. Arrivé aux urgences, le jeune psychiatre a donc appris qu'il était victime d'un AVC.
D'après les médecins, le traitement par thrombolyse qui l'a sauvé aurait été sans effet s'il avait été pris en charge ne serait-ce qu'une heure trente plus tard. Aujourd'hui le jeune homme a retrouvé l'usage de la parole grâce à la rééducation et ne compte pas porter plainte. Il espère néanmoins que son récit permettra d'éviter qu'une telle situation se reproduise.