Se faisant passer pour un facteur, un malfrat a dérobé des milliers de lettres dans la région parisienne pour y détourner les chèques qu’elles contenaient. Le préjudice total du trafic a été estimé à 691.000 euros.
Un travail de longue haleine pour une belle prise. Dans la nuit de mardi à mercredi, la police de Versailles (Yvelines) a interpellé un escroc soupçonné d’avoir participer à un trafic dont le bénéfice total est estimé à 691.000 euros. Se faisant passer pour un facteur, ce dernier a dérobé des milliers de lettres dans la région parisienne pour y détourner un total de 186 chèques, selon 78actu.
Alertée par des plaintes successives en juin dernier, la police a aussi pu compter sur le témoignage d’un agent chargé du centre de supervision de Versailles pour identifier le voleur. L’homme a révélé aux forces de l’ordre avoir été intrigué par une Clio s’étant arrêtée en pleine nuit devant une boîte aux lettres, avant de l’ouvrir et de charger le courrier.
La brigade anticriminalité de Versailles a observé ses agissements en flagrant délit dans la nuit de mardi à mercredi avant de procéder à l’interpellation de l’individu. Le suspect, âgé de 40 ans, portait un gilet jaune et une chasuble de La Poste. Il avait aussi en sa possession une clé permettant d’ouvrir la totalité des boîtes aux lettres. Dans son véhicule, les policiers ont retrouvé des bannettes au nom de l’entreprise alors que ce dernier n’y a jamais travaillé.
Un mode opératoire rodé
Pour ses méfaits, l’escroc agissait entre 22h et 4h du matin. Après avoir dérobé le courrier, il le remettait à des personnes qui ouvraient les lettres à la recherche de chèques. Celles qui n’en contenaient pas étaient refermées puis remises à leur place par le faux facteur afin d’éviter d’éveiller les soupçons. Pour ce trafic juteux, il a touché un salaire mensuel compris entre 1.400 et 1.700 euros.
«C’est une petite main. Les organisateurs, eux, n’ont pas été retrouvés», a indiqué une source policière au journal régional. Après sa garde à vue, le malfrat interpellé a été placé sous contrôle judiciaire avec une convocation devant les juges prévue en mai prochain. Au-delà des vols, il a également été mis en cause pour conduite sans permis.
Certaines victimes de ce trafic ont d’ailleurs rencontré des difficultés pour récupérer l’argent perdu. A Orsay, une retraitée a par exemple vu sa banque lui refuser le remboursement de son chèque de 1.400 euros en raison de la présence de sa signature sur le document.
A ce jour, 146 plaintes ont été déposés mais d’autres pourraient s’ajouter au dossier car les forces de l’ordre le soupçonnent d’autres vols dans l’Essonne et en Seine-Saint-Denis.