L'homme suspecté d'avoir tué par balle un jeune Afghan à Colmar (Alsace), dimanche 14 août, a été interpellé ce mardi à Sarcelles (Val-d'Oise). Un autre individu suspecté d'être son complice a été arrêté dans la nuit à Colmar. Ils ont été mis en examen ce vendredi et écroués.
Les deux principaux suspects dans l'affaire du réfugié afghan tué par balle le 14 août à Colmar (Haut-Rhin), deux jeunes de 17 et 18 ans, ont été mis en examen vendredi pour assassinat et placés en détention provisoire.
Ils devront également répondre pour infractions à la législation sur les armes «en l'espèce un pistolet automatique, en réunion», a annoncé la procureure de la République Catherine Sorita-Minard.
ils sont les «coauteurs» de l'assassinat
A ce stade de l'enquête, des «indices graves ou concordants» existent pour considérer qu'ils sont les «coauteurs» de cet assassinat, et non pas auteur et complice comme cela avait été avancé dans un premier temps, l'information judiciaire devant «déterminer plus précisément le rôle de chacun et si d'autres personnes sont impliquées».
Toujours selon la procureure, les deux jeunes hommes, qui «présentent des antécédents judiciaires importants malgré leur jeune âge», avaient déjà été incarcérés sur décision du tribunal pour enfants.
Leur cavale s'était prolongée pendant pratiquement dix jours jusqu'à leur interpellation mardi en milieu de journée à Sarcelles (Val-d'Oise) pour le premier et à Colmar, la nuit suivante, pour le second.
vive émotion dans la communauté afghane de Colmar
Les faits s'étaient produits dimanche 14 août dans le quartier Europe, à l'ouest de Colmar. Des Afghans partageaient un barbecue quand ils ont été importunés par le bruit d'un scooter qui faisait des allers-retours.
S'en est suivie une altercation avec le conducteur qui a fini par quitter les lieux avant de revenir, de tirer sur l'un des membres du groupe et de s'enfuir, selon le récit d'une source policière sollicitée par l'AFP.
La victime, un Afghan de 27 ans inconnu des services de police, a été touchée au thorax. Hospitalisé dans un état critique, il a succombé à ses blessures dans la nuit.
Sa mort a provoqué une vive émotion dans la communauté afghane de Colmar, qui a manifesté dans les rues de la ville le lundi suivant l'attaque.