Jugé pour avoir causé «involontairement» la mort d’un client par overdose, un vendeur de crack de nationalité gabonaise a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris ce lundi 22 août. Il a toutefois été condamné pour trafic de stupéfiants.
Une nouvelle victime du crack. Ce lundi 22 août, un vendeur de crack du nord-est parisien de nationalité gabonaise a comparu devant le tribunal correctionnel de Paris pour homicide involontaire après la mort par overdose de l’un de ses clients début juin 2021.
Face au tribunal, l’individu, en situation irrégulière en France, s’est défendu en affirmant que ce n’était pas lui qui «a donné le produit qui a causé la mort» de son client, un homme qui allait avoir 60 ans souffrant de troubles tripolaires.
S’il a été relaxé de l’homicide involontaire du sexagénaire pour manque de preuve, le dealer a toutefois été condamné pour des faits de trafic de crack.
C’est la sœur de la victime qui avait donné l’alerte le 9 juin. Sur place, les policiers avaient retrouvé trois pipes à crack ainsi que des boîtes de médicaments, selon Le Parisien. D’après l’analyse toxicologique du corps du défunt, une intoxication aiguë à la cocaïne fumée ou inhalée après avoir été chauffée serait à l’origine du décès du sexagénaire.
Pour déterminer le lien de causalité entre la victime et l’overdose qui a entraîné sa mort, les enquêteurs s'étaient focalisés sur l'analyse du téléphone de l’homme décédé.
Ils avaient réussi à établir que le sexagénaire s’était rendu aux alentours de la Place Stalingrad, un quartier en proie à un trafic intense de crack, dans la nuit du 6 au 7 juin. Une version confirmée par les images de vidéosurveillance.
Plus de 5.000 euros saisis
En effet, l’exploitation de celles-ci avait permis aux enquêteurs de retrouver, vers 2h du matin, le moment exact de la rencontre entre le client et son vendeur surnommé «Napolitano» ou «Napoli», originaire de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), déjà condamné par le passé.
Selon le quotidien, le sexagénaire serait mort le 7 juin au matin après s’être rendu une seconde fois au nord de Paris.
Interpellé chez lui, le vendeur avait reconnu avoir rencontré la victime mais a, toutefois, contesté toute responsabilité dans son décès. Il avait expliqué avoir commencé à vendre en 2016. Malgré ses condamnations, il n’était pas parvenu à arrêter le trafic de crack.
Lors de la perquisition, plus de 5.000 euros, dont 2.000 en espèces, ont été saisis.
Père de quatre enfants et reconnu handicapé à 80%, le sexagénaire aurait essayé à plusieurs reprises de sortir de son addiction aux stupéfiants, en vain.