Une enquête préliminaire a été ouverte suite à des plaintes dénonçant une contamination aux salmonelles après la consommation de produits Kinder fabriqués par le groupe Ferrero dans une usine en Belgique, a annoncé le parquet de Paris.
Cette enquête a été ouverte des chefs de «tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine», «atteintes involontaires à l'intégrité physique» et «mise en danger de la vie d'autrui», après une plainte déposée le 19 mai par l'association de défense des consommateurs Foodwatch France
Six perquisitions avaient été menées dans des usines Ferrero en Belgique, dont celle d’Arlon où est parti le scandale Kinder, et au Luxembourg dans le cadre d’une enquête de la justice belge sur l’intoxication à la salmonelle qui a éclaboussé le producteur des chocolats Kinder, avait annoncé le parquet d'Arlon (sud).
Un de ces raids policiers a ciblé l'usine Ferrero d'Arlon, dans le sud de la Belgique, d'où est parti le scandale et qui a mené au retrait de milliers de tonnes de produits Kinder.
Fermée depuis le 8 avril sur décision des autorités sanitaires, l'usine n'a toujours pas relancé sa production. Toute la gamme Kinder qui y est produite (Kinder Surprise, Kinder Mini Eggs, Kinder Surprise Maxi 100g et Kinder Schoko-Bons) a été rappelée en avril.
Outre Arlon, deux autres perquisitions ont en lieu à Bruxelles, et trois au Grand-duché du Luxembourg où le groupe fondé en Italie a son siège social, a précisé dans un communiqué Anne-Sophie Guilmot, porte-parole du parquet de la province belge de Luxembourg.
«Des documents et du matériel informatique» ont été saisis mais il n'y a eu aucune arrestation, a ajouté Anne-Sophie Guilmot. A ce stade personne n'a été mis en examen.
Ferrero soupçonné d'avoir tardé à rappeler ses produits
L'enquête dirigée depuis le 19 avril par un juge d'instruction d'Arlon vise à déterminer les responsabilités dans cette contamination avec de possibles manquements en termes de communication aux autorités sanitaires.
Elle vise des soupçons de manquement aux «obligations de traçabilité dans la chaîne alimentaire», d'«infractions aux dispositions légales en matière de sécurité et d’hygiène des denrées alimentaires», de «lésions corporelles involontaires» et de «non-assistance à personne en danger», selon le communiqué.
Le groupe Ferrero est soupçonné d'avoir tardé à alerter les autorités et à rappeler ses produits, alors que de la salmonelle avait été détectée sur ses installations à Arlon dès le 15 décembre. La contamination proviendrait d'un filtre situé dans une cuve à beurre laitier, d'après la multinationale.
Mi-avril, 150 cas de salmonellose avaient été détectés dans neuf pays européens dont la France, majoritairement chez des enfants de moins de 10 ans.
La salmonellose provoque des symptômes proches de ceux d'une gastro-entérite parfois aiguë : diarrhée et crampes abdominales, légère fièvre, voire vomissements. Aucun décès n'a été signalé.
L'enquête cible principalement la SA Ferrero Ardennes qui exploite l'usine d'Arlon. Les filiales au Grand-duché également perquisitionnées mardi sont «Ferrero International SA, Ferrero Trading Lux SA et Ferrero Management Services Luxembourg», selon le parquet.