Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de la mort d'un nourrisson, a annoncé ce vendredi le parquet de Bordeaux. L’enfant est décédé quelques heures après une circoncision pratiquée dans une maison louée à cet effet.
C’est un événement tragique. Mort le 25 mai dernier à Latresne (Gironde) dans une maison louée par le Centre de circoncision rituelle (CCR), le nouveau-né était âgé de 2 mois et 14 jours.
L'enquête ouverte en recherche des causes de la mort et confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Bouliac, va notamment permettre de «vérifier si toutes les conditions d'hygiène et le droit de la santé ont été respectés», a indiqué le parquet de Bordeaux. Les investigations permettront également d'apprécier si d'autres qualifications juridiques doivent être appliquées aux faits.
Une autopsie a ainsi été pratiquée, mais pour l’heure aucun lien n’a été établi entre l’acte de circoncision et le décès de l’enfant. «Des analyses complémentaires sont en cours en toxicologie et en anatomopathologie», a toutefois précisé la juridiction.
Une pratique controversée
En cas de rétrécissement anormal du prépuce, la circoncision ou plutôt posthectomie est un acte médical pratiqué à l’hôpital et sous anesthésie. La circoncision rituelle, tolérée au nom du libre exercice des cultes, elle, est un rite pratiqué chez les juifs et musulmans de France. Elle peut dès lors être effectuée par quelqu’un qui n’est pas médecin.
Si d’autres circoncisions ont été pratiquées sans aucune difficulté le même jour et au même endroit, des établissements dédiés à cet acte ont déjà été au cœur de polémique. En 2020, le Centre de circoncision rituelle de Bordeaux faisait l’objet d’une douzaine de plaintes de parents, à la suite de complications sur leurs enfants.