Le 9 mai 1985, Marie-Ange Billoud, 19 ans, avait disparu mystérieusement alors qu’elle s’apprêtait à quitter Pontcharra, en Isère, pour se rendre à Chambéry en auto-stop. Trente-sept ans plus tard, la justice décide de rouvrir le dossier.
Une information judiciaire va être ouverte dans l'affaire de la disparition en 1985 d'une jeune fille de 19 ans à Pontcharra (Isère), après l'élucidation récente du meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti dans la même commune, a-t-on appris mardi auprès du parquet de Grenoble.
L'avocat de la famille de la victime, Me Bernard Boulloud, «m'a remis le 20 mai une plainte concernant la disparition de Marie-Ange Billoud. Une information judiciaire va être ouverte», a précisé à la presse le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, confirmant une information de RTL.
La jeune fille de 19 ans avait disparu le 9 mai 1985 alors qu'elle s'apprêtait à quitter Pontcharra pour se rendre à Chambéry en auto-stop.
Un autre cas de disparition mystérieuse
Pontcharra est aussi la commune où avait mystérieusement disparu un an plus tard, le 22 mai 1986, Marie-Thérèse Bonfanti, 25 ans, mère de deux enfants, qui y distribuait des journaux.
Pour cette dernière, un suspect, qui habitait à proximité à l'époque, avait été soupçonné puis relâché, et l'enquête s'était soldée par un non-lieu en novembre 1987.
Mais le 12 mai dernier, le procureur de Grenoble a annoncé que l'affaire avait «enfin été élucidée».
Grâce à «la persévérance des familles» et à la «volonté» des enquêteurs, selon EricVaillant, le dossier a été rouvert en 2020 et ce même homme, âgé désormais de 56 ans et habitant la Savoie, a été interpellé sur la base de nouveaux éléments.
Après avoir «reconnu avoir tué» Marie-Thérèse Bonfanti, le quinquagénaire a été mis en examen le 9 mai pour «enlèvement, séquestration et meurtre» et écroué, avait précisé le procureur.
Une plainte contre X pour «séquestration»
Le procureur adjoint de Grenoble Boris Duffau avait ajouté que si rien ne permettait de lier l'affaire Bonfanti à d'autres meurtres ou disparitions non résolus, rien n'empêchait «de s'interroger, d'investiguer et éventuellement de faire de nouveaux rapprochements».
La famille de Marie-Ange Billoud «s'est rapprochée de mon cabinet quand elle a entendu parler de l'affaire Bonfanti», a déclaré lundi sur RTL Me Bernard Boulloud, qui a déposé une plainte avec constitution de partie civile contre X pour «séquestration» pour provoquer la réouverture d'une enquête.
La mère de cette jeune fille, qui avait soupçonné ce même homme d'être impliqué dans la disparition de Marie-Ange, avait été condamnée en 1992 pour diffamation à son encontre, a rappelé l'avocat.
Cette réouverture de l'enquête, qui va entraîner la «relecture criminologique» du dossier avec les «techniques modernes», est une «lueur d'espoir» pour la famille de la disparue, qui a «toujours été intimement convaincue» que ce suspect «n'était pas loin», a déclaré à l'AFP Me Bernard Boulloud.
«Si ce n'est pas lui, ce n'est pas lui, mais si c'est lui et qu'il veut se libérer d'un poids, c'est le moment car en l'état actuel de la jurisprudence, les faits sont prescrits et il ne prend aucun risque», a poursuivi l'avocat.
Dans le milieu des années 1980, à Pontcharra, cette double disparition avait beaucoup frappé les esprits, d'autant qu'elle survenait quelques années après le meurtre d'une autre jeune femme de la localité, Liliane Chevènement, 30 ans, retrouvée en 1981 étranglée, quatre mois après sa disparition.
Le meurtrier n'a jamais été identifié.