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Lot-et-Garonne : un père de famille condamné pour avoir diffusé des photos osées de la mère de ses enfants sur les réseaux sociaux

Les magistrats du tribunal correctionnel d’Agen ont rappelé les différentes menaces du prévenu à l'encontre de son ex-compagne. ['Tingey Injury Law Firm / Unsplash]

Lundi 9 mai, un homme, âge de 38 ans, a été condamné à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel d’Agen après avoir diffusé des photos intimes, à caractère sexuels, de son ex-compagne après leur séparation.

Après vingt ans de concubinage, c’est la femme qui a mené le couple devant la justice en janvier dernier à la suite des agissements de son ex-compagnon. Cette mère de famille, décrite comme «nerveuse», qui «pleure toutes les nuits» et «va travailler la boule au ventre», ne pouvait plus rien partager avec un homme «capable de tout» quand il est jaloux. Elle a depuis refait sa vie.

Cette rupture a été difficilement acceptée par ce père de deux enfants de nationalité portugaise. Néanmoins, l’auteur des faits nie toute diffusion malveillante des photos intimes de son ex-femme.

«Je faisais du tri dans les photos. En voulant les supprimer, je les ai partagées sur deux groupes Facebook. Mais immédiatement effacées», a-t-il dit, relayé par Sud-Ouest.  

Toutefois, les magistrats du tribunal correctionnel d’Agen ont rappelé au prévenu les SMS menaçant de diffuser plus largement des clichés intimes si son ex-compagne poursuit sa relation avec son actuel amant, les messages expliquant «les pratiques sexuelles» de la mère de famille à son ami et le chantage au rendez-vous. «Les photos que j’ai envoyées sont toutes publiques. Elles avaient été prises pour des sites échangistes qu’on fréquentait, on allait d’ailleurs dans ces soirées», s’est-il défendu.

Une femme «en état dépressif»

Selon plusieurs témoins, et après un placement sous contrôle judiciaire le mois dernier, le père de famille aurait continué ses menaces à l’encontre de son ex-compagne. «Je n’ai pas peur d’aller en prison. J’ai des copies des photos sur trois clés USB confiées à des amis. J’ai les yeux et les oreilles partout», aurait-il dit.

«Cette diffusion d’images existait déjà, certaines photos nues prises par Madame, d’autres par Monsieur, ce n’était pas nouveau. Aujourd’hui, elles n’existent plus, l’histoire de la clé USB était de la provocation», a assuré Me Marie Duluc pour la défense.

De son côté, l’avocate de la femme, Me Charlotte De Bastos, affirme que «ces photos sont les ficelles de la marionnette dans ses mains. Et la marionnette, c’est Madame ».

Après la diffusion des photos sur les réseaux sociaux, la jeune femme est entrée dans un état dépressif et réactionnel à des angoisses, selon un diagnostic médical.

«Elle a l’impression d’être nue, tout le temps. Dans la rue, sur son lieu de travail, même à l’école des enfants. Lorsqu’on la regarde, elle se demande : "Est-ce parce qu’on a vu les photos ?" Aujourd’hui, sa vie est un enfer», a raconté son avocate.

Etant donné les menaces envers son ex-compagne et les violences subies par le fils aîné de la part de son père, le trentenaire devra indemniser les deux victimes à hauteur de 4.000 euros au titre de leur préjudice moral. 

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