Le parquet a requis 18 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un quinquagénaire français accusé d'avoir violé une fillette aux Philippines entre 2015 et 2017, puis partagé des vidéos sur internet, ce mercredi devant les assises à Tours.
L'avocat général Alexandre Kling a réclamé 15 ans de suivi socio-judiciaire, avec injonction de soins, et une interdiction définitive d'exercer une activité en contact avec des mineurs.
Contre le principal accusé, qui a reconnu les faits, tout en refusant la qualification de viol, le ministère public a aussi requis une interdiction de quitter le territoire français sans l'autorisation d'un juge d'application des peines.
Le magistrat a évoqué un accusé «prudent», qui vivait aux Philippines et partageait sur le darknet les vidéos de ses actes criminels, en suivant «le manuel du parfait pédophile».
Le suspect est un restaurateur. Il était parti aux Philippines où il avait investi dans une pizzeria à Dumaguete, sur l'île de Negros, après avoir quitté l'établissement dans lequel il travaillait en France.
Interpellé près de Tours en septembre 2017 à son retour dans l'Hexagone, l'homme de 51 ans est poursuivi pour viol sur mineur de moins de 15 ans, détention et diffusion d’images pédopornographiques, et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
L'avocat du restaurateur a demandé aux jurés de requalifier le viol sur mineur, en recours à la prostitution d'un mineur, punissable de sept années d'emprisonnement
Repéré par un cyber-patrouilleur
Repéré par un cyber-patrouilleur du SRPJ de Lyon sur un forum pédophile sur le darknet, l'accusé a diffusé au moins 14 vidéos à caractère pédopornographique. Il a ensuite été identifié par les polices française et australienne.
La victime, âgée de 9 ans au moment des faits, était forcée de se prostituer par son oncle. Elle avait rencontré son agresseur présumé dans un hôtel après avoir pris l'avion. Elle doit témoigner mardi par visioconférence depuis les Philippines. Pour ces faits, l'oncle a été condamné à la prison à perpétuité par la justice philippine.
Dans un autre volet du procès, le quinquagénaire a raconté au policier infiltré être sur un «plan» en France pour abuser de deux jeunes fillettes de 5 et 8 ans, à l'initiative de la mère des deux enfants. Sauf que cette «maman» était en fait un autre homme, qui comparaît lui sous contrôle judiciaire.
Ce dernier, âgé de 58 ans, proposait les filles de son épouse en utilisant des photos de ses petites-filles. Un rendez-vous avait été pris entre les deux hommes à son retour en France. Lors des auditions, le second homme avait déclaré n'avoir jamais eu l'intention de concrétiser ce rendez-vous, évoquant un «fantasme».