L'enquête sur l'incendie de Saint-Laurent-de-la-Salanque connaît un nouveau tournant. Après la mise en détention d'un premier suspect samedi dernier, deux autres hommes ont été emprisonnés mardi 12 avril. Survenu dans la nuit du 14 février dernier, le drame avait fait huit morts, dont deux jeunes enfants.
Une explosion avait ravagé trois immeubles mitoyens du centre de ce bourg de 10.000 habitants, à une vingtaine de kilomètres de Perpignan. Des bouteilles de gaz avaient été retrouvées sur les lieux, sans que l'on puisse immédiatement les lier avec certitude à l'incendie.
Ce mercredi, le procureur de Perpignan, Jean-David Cavaillé, a confimé «les deux mandats de dépôt ordonnés hier par le juge des libertés et de la détention» pour «complicité de crime et délits».
Une «enquête complexe»
Les deux hommes placés en détention provisoire sont de nationalité tunisienne. L'un, âgé de 43 ans, est propriétaire d'une épicerie située au rez-de-chaussée du bloc d'immeubles incendiés. L'autre a 40 ans et avait été interpellé vendredi dernier.
Le troisième suspect, placé en détention le premier, est âgé de 27 ans et de nationalité algérienne. Blessé pendant le sinistre, il avait été hospitalisé à Montpellier avant d'être mis en examen, samedi, pour «destructions volontaires par incendie ayant entraîné la mort, des blessures et des destructions».
Interrogé peu après le drame par France Bleu, le procureur de la République, Jean-David Cavaillé, avait confié s'attendre à une enquête «complexe». A l'époque, il évoquait déjà «des éléments qui nous laissent penser à une piste criminelle», même si «toute les pistes» étaient «à l'étude».
Pour comprendre ce qui s'est produit ce soir-là, les experts ont notamment étudié les images de vidéosurveillance de la commune et se sont appuyés sur des modélisations des immeubles incendiés.