Après avoir été confronté à une «scène de guérilla» selon la CFDT, les salariés de Bibus, le réseau de transport en commun de Brest (Bretagne), ont exercé leur droit de retrait. Ce dimanche 23 janvier, la circulation des bus et tramways a ainsi été suspendue.
Sur son site internet, Bibus a indiqué que cette interruption du trafic faisait suite «à des incidents ayant eu lieu (samedi) soir sur le réseau de transports en commun et portant atteinte à la sécurité des salariés [...] et des voyageurs».
‼️Info trafic‼️
Suite à des incidents ayant eu lieu hier soir sur le réseau de transports en commun et portant atteinte à la sécurité des salariés de Bibus et des voyageurs, le service de transports en bus, en tramway et en téléphérique n'est pas assuré.
Plus d'infos à venir. pic.twitter.com/ITBOXih7K9— Bibus (@BibusBrest) January 23, 2022
Selon Jean-Philippe Setbon, le sous-préfet de Brest, les faits en question se sont déroulés vers 23h, dans le quartier de Pontanézen. Un tramway a été forcé de s'arrêter à cause de barrières placées sur la voie, puis a été pris pour cible par des tirs de feux d'artifice, sans faire de blessés.
Pendant que les passagers étaient transférés dans des bus pour poursuivre leur trajet, des affrontements ont éclaté entre une vingtaine de personnes cagoulées et masquées et les policiers. Un abribus a été dégradé et un véhicule de service Bibus a été incendié. Le calme est finalement revenu au bout d'une heure.
Des violences «en réaction» à des interpellations
Jeudi, deux véhicules avaient déjà brûlés dans ce même quartier. La veille, huit jeunes avaient été interpellés dans le cadre d'une opération de recherche de stupéfiants. François Cuillandre, maire PS de Brest, estime que les violences urbaines enregistrées depuis ont eu lieu «sans doute en réaction aux arrestations intervenues cette semaine».
Apportant son «soutien» aux policiers et aux pompiers, l'édile signale dans un communiqué que ces derniers «se voient de plus en plus visés dans leurs interventions par des tirs de mortiers d'artifices détournés de leur usage». Et désapprouve le fait «que ce type de matériel soit si facilement à disposition des délinquants dans toutes les villes de France».
«Il n’est pas acceptable qu’une vingtaine d’individus bloque un service public, qui permet aux habitants de ce quartier et à tous les habitants de la métropole de se déplacer librement», écrit encore François Cuillandre. Une position partagée par le sous-préfet qui, afin d'éviter de nouvelles violences, à fait une demande de renfort d'effectifs de police pour les nuits à venir.