Cédric Jubillar est soupçonné d’avoir tué son épouse, Delphine Jubillar, disparue depuis décembre dernier et dont le corps reste introuvable. Si le mobile avancé jusqu’ici reste la jalousie amoureuse, puisque le couple vivait un divorce tumultueux, les enquêteurs se penchent désormais sur la piste de l’argent.
Il semblerait que le couple connaissait des conflits d’ordre financier déjà plusieurs mois avant la disparition de l’infirmière. Lors de ses premières auditions, le suspect avait justement évoqué des «clash» avec son épouse au sujet de l’argent de leurs comptes bancaires.
Selon les informations de la Dépêche du Midi, les gendarmes de la section recherches de Toulouse ont épluché les comptes en banque du couple. Ils ont notamment découvert que le 15 décembre 2020, jour de sa disparition, Delphine Jubillar s’est rendue à son agence bancaire à Albi pour demander le changement de code de sa carte bancaire, pour que son mari ne puisse plus l’utiliser.
Elle l'accusait notamment de l’espionner en regardant ses dépenses sur leurs relevés bancaires. L’enquête révèle en effet que Cédric Jubillar a consulté les comptes de son épouse le 2 et le 6 décembre 2020 depuis des distributeurs automatiques, et a découvert des frais d’hôtel et de lingerie. Persuadé que sa femme le trompait, il a alors proféré des menaces de mort à son encontre, selon plusieurs témoins.
L'infirmière a donc également demandé la fermeture du compte commun qu’elle possédait avec lui. Delphine Jubillar avait par ailleurs rendez-vous le 18 décembre pour finaliser l’opération, rendez-vous auquel elle ne se rendra jamais. Selon la Dépêche, elle reprochait aussi à son mari de prélever de l’argent sur les livrets A de leurs enfants. Le quotidien régional indique que Delphine Jubillar gagnait mieux sa vie que son époux, et que ce dernier payait déjà le remboursement du crédit de leurs maisons, et dépensait plusieurs centaines d’euros pour sa consommation de cannabis.
Les avocats du suspect ont toutefois balayé ces reproches, rappelant que si Cédric Jubillar, dont la troisième demande de remise en liberté a été récemment refusée, empruntait effectivement de l’argent du livret de leurs enfants, il prenait le soin de «rembourser à chaque fois la somme empruntée et même au-delà.»