Les parents du caporal Arthur Noyer s'apprêtent à vivre des moments éprouvants. A partir du 3 mai, ils assisteront au procès de Nordahl Lelandais, le meurtier présumé de leur fils. Pour traverser cette épreuve, ils aimeraient pouvoir bénéficier du soutien de leurs proches dont la venue est compromise en raison des restrictions de déplacement liées au Covid.
Le fait est que Didier et Cécile Noyer vivent à Bourges, dans le Cher, alors que le procès se tiendra à la Cour d'assises de Savoie, à Chambéry. Soit une distance qui dépasse largement les 10 voire 30 kilomètres autorisés actuellement. Or, seules les parties civiles, les parents et le frère d'Arthur Noyer notamment, disposent d'une convocation judiciaire valant dérogation.
C'est pourquoi le couple a écrit une lettre adressée aux «décideuses et décideurs», selon le Berry Républicain. «Toute notre famille, tous nos amis, notamment ceux des garçons, Arthur et Quentin, sont répartis un peu partout en France, expliquent-t-ils. Tous ont besoin d'être présents physiquement et moralement à Chambéry pour à la fois nous soutenir dans cette épreuve, être là pour Arthur et qu'ensemble ce moment partagé participe à ce que nous "fassions notre deuil"».
Didier et Cécile Noyer font état d'une «centaine de personnes» qui se déplacera probablement «sur tout ou partie du temps du procès». En raison des mesures sanitaires, tous ne pourront pas entrer dans le tribunal. Selon les informations de France Bleu, la jauge sera fixée à 20 personnes dans la salle principale. L'audience sera retransmise dans une autre pièce plus vaste mais elle aussi soumise à des restrictions.
«Nous avons besoin d'eux»
Une réalité dont les proches d'Arthur Noyer sont conscients, assurent les parents du jeune homme. «Mais ils veulent être avec nous, dedans ou dehors. Nous voulons qu'ils soient là, car nous avons besoin d'eux.» Alors, le couple espère «une tolérance» exceptionnelle, pour permettre à leurs soutiens de se déplacer sans risquer une amende.
Pour rappel, le caporal Arthur Noyer avait disparu en avril 2017 après une soirée dans le centre de Chambéry, alors qu'il rentrait à pied. Déjà mis en examen dans la mort de Maëlys de Araujo en août de la même année, Nordahl Lelandais avait par la suite été soupçonné d'avoir tué le jeune homme, dont les ossements ont été retrouvés en septembre. En mars 2018, le meurtrier présumé a finalement évoqué une bagarre au cours de laquelle Arthur Noyer aurait perdu la vie.
La famille du jeune militaire souhaitait obtenir une qualification d'assassinat, qui introduit la préméditation et ouvre la possibilité d'une peine de réclusion criminelle à perpétuité, mais les juges d'instruction de Chambéry ont plutôt retenu celle de meurtre. Nordahl Lelandais encoure ainsi 30 ans d'emprisonnement dans cette affaire.