Un scénario répugnant pour des faits abjects. Un enseignant qui exerçait à Punaauia, sur l’île de Tahiti (Polynésie) a été condamné jeudi à six ans de prison pour avoir violé à de nombreuses reprises, en 2008, une de ses élèves de CM2. Les actes se déroulaient à l’intérieur même de la salle de classe.
La jeune victime avait 11 ans lorsque son instituteur lui avait pour la première fois fait subir ses sévices. Alors que ses camarades faisaient leurs exercices, il l’avait appelée à son bureau, placé dans un recoin de la pièce et à l’abri des regards, afin qu’elle fasse les siens à côté de lui. L’homme, âgé de 35 ans à l’époque, avait alors posé sa main sur les cuisses de la jeune fille, avant de remonter vers son entrejambe pour lui caresser le sexe, rapporte Polynésie 1ère. Il avait également mis la main de sa victime dans son pantalon pour se masturber avec.
A de nombreuses reprises, de janvier à juillet, il recommencera, allant même jusqu’à infliger des pénétrations digitales à l’écolière. Lorsque celle-ci manifestera clairement son refus de le rejoindre à son bureau, il la giflera.
Les parents informés mais sans réaction
Malgré la dénonciation des faits à sa sœur et bien que ses parents en soient informés, rien ne se passera. Il a fallu attendre onze années, et une troisième tentative de suicide, en 2019, pour que la victime, alors âgée de 22 ans, explique son calvaire aux autorités. Interpellé, l’enseignant n'a pas nié. Face au tribunal ce jeudi, il a prétexté des problèmes avec son épouse à l’époque et avoir voulu la rendre jalouse. «Quand je caressais Maeva (prénom modifié), je pensais à mon ex-femme», a-t-il évoqué.
Le même homme est par ailleurs visé par les accusations de trois filles d’un Centre de jeunes adolescents, qui auraient aussi subi des attouchements sexuels. Il leur aurait caressé les seins lorsqu’il passait près d’elles. Lui se défend en parlant d’accident. Au tribunal, le psychiatre a décrit le prévenu comme incapable de reconnaitre sa déviance, manipulateur et calculateur. Son risque de récidive est élevé, a-t-il indiqué.
Déjà incarcéré, il a été condamné à six ans de prison, avec obligation de soin et de suivi socio-judiciaire pendant cinq ans. Il lui est également interdit d’exercer une profession ou du bénévolat en lien avec des mineurs, et est inscrit au fichier des délinquants sexuels. Il devra également indemniser son ancienne élève et une des membres du centre d’adolescents.