Il était le seul Français sur la liste des 19 criminels «Most Wanted» d'Europol, l'agence européenne spécialisée dans la répression de la criminalité. Condamné en 2016 à dix ans de prison pour le viol d'une octogénaire, il a été débusqué dans la banlieue de Barcelone où il se cachait avec de faux papiers.
C'est un homme, aujourd'hui âgé de 48 ans, que les enquêteurs de la Brigade nationale de recherche des fugitifs de la Police judiciaire jugeaient dangereux au regard de son profil psychologique et de son passage à l'acte : le viol en 2009 d'une femme de 87 ans, atteinte d'Alzheimer, qu'il avait trouvée complètement désorientée dans les rues de Saint-Etienne. Il l'avait ramenée chez elle avant d'abuser d'elle.
A l'époque des faits, l'ADN prélevé n'avait trouvé aucune correspondance dans les fichiers de police, aucun suspect n'avait pu être identifié. Et c'est à la faveur d'une autre procédure qu'un rapprochement a pu être fait : quand en 2012, François di Pasquali a tenté de renverser sa femme avec une voiture. L'homme est alors condamné à 18 mois de prison avec sursis mais surtout, son ADN entre dans les fichiers et «match» avec le suspect du viol de Saint-Etienne. Il est mis en examen pour ce crime en juin 2012, placé en détention provisoire mais un juge des libertés et de la détention le remet en liberté quelques mois plus tard, le temps de l'enquête.
Las, il ne se présente pas à son procès en juin 2016 devant la cour d'assises de la Loire. Il est condamné en son absence à 10 ans de prison pour le viol de la femme de 84 ans. La cavale commence. Un mandat d'arrêt européen est émis à son encontre.
C'est en janvier 2020 que la Brigade nationale de recherche des fugitifs est saisie pour le traquer. Les enquêteurs vont passer en revue tous ses points d'attache, en France et en Sicile, et découvrir qu'il s'est mis en couple avec une femme d'origine espagnole. Une fois consolidée la connaissance de son entourage, les hommes de la BNRF lancent hier plusieurs perquisitions simultanément chez ses proches. Ordinateurs, courriers, agendas, ils passent tout au crible et découvrent une adresse intéressante en banlieue de Barcelone. Leurs homologues espagnols alertés vont dans la foulée établir une surveillance des lieux et aux environs de 20h, voir sortir d'un appartement le fugitif, lesté de quelques kilos supplémentaires et muni d'un faux passeport italien. Arrêté sans heurts, il a reconnu sa véritable identité et devrait, conformément aux textes en vigueur, être remis aux autorités judiciaires françaises sous 40 jours. Ensuite, il pourra accepter la peine prononcée à son encontre en son absence ou solliciter un nouveau procès.