Les aptitudes du cerveau humain sont fascinantes. Âgé de 52 ans, Ioannis Ikonomou parle 47 langues : 32 vivantes et 15 mortes.
Ce membre de l'association Mensa (qui réunit des personnes ayant un QI supérieur à 130), est aussi traducteur auprès de la Commission européenne.
A l'occasion des soixante ans de l'Union Européenne qui ont eu lieu samedi, Ouest France revient sur le parcours hors du commun de ce polyglotte hors-norme.
Bardé de diplômes universitaires et «boulimique» de savoir, Ioannis évoque une passion pour les langues qui remonte à l'enfance. Il raconte qu'à l'âge de cinq ans, déjà : «j’entendais des sons étranges, j’étais avide de comprendre ce qu’ils signifiaient».
Quelques années plus tard, à peine âgé de dix ans, il apprenait l'italien par lui-même, «pour mieux comprendre l’opéra, en particulier Madame Butterfly, de Puccini».
Un citoyen du monde : cet homme parle 47 langues! | via @ouestfrance https://t.co/aVFG0LU4l6
— vimenet (@vimenet) 26 mars 2017
Outre les langues de l'Union Européenne, telles que l'anglais, l'espagnol, le français ou l'italien, ce surdoué du langage sait aussi parler le mandarin, le russe, l’hébreu, le vieux slave, le sanskrit et même le gothique.
Comment une seule vie peut-elle suffire à amasser autant de connaissances ? «Peut-être est-ce dû au sentiment de claustrophobie que je ressentais, petit. Je sentais en moi ce besoin de découvrir de nouvelles cultures», suppose-t-il lorsque les journalistes l'interrogent à ce sujet.
«La pluralité n’est pas le renoncement à l’identité»
Pour ce citoyen du monde, toujours en quête de challenges, travailler auprès de la bureaucratie européenne est un défi permanent. Cela le conforte dans sa volonté d'avoir laissé de côté une carrière universitaire, au profit du «meilleur garant de l'Etat de droit».
Chaque semaine, il traduit dix feuillets. «Pas de la littérature, mais des choses qui vont changer beaucoup le quotidien des citoyens européens, voire des étrangers qui ont un lien ou autre avec l’UE». La veille, Ioannis a par exemple traduit une réponse envoyée à un mineur syrien qui conteste ses conditions de séjour dans un centre de rétention.
«A la place qui est la mienne, j’ai un rôle important. De grands efforts peuvent échouer si on ne respecte pas le sens exact d’une directive, par exemple. À chaque fois, je pense à ma mère, à mes sœurs. En quoi, ce qui se décide ici va-t-il améliorer leur quotidien, en matière de santé ou d’environnement ?», s'intérroge le traducteur.