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Qu'est ce que le pizzly, cet animal hybride apparu à cause du réchauffement climatique ?

Souvent brun avec des teintes de blanc, le pizzly est le fruit de la reproduction entre le grizzly et l'ours polaire. [Capture X/And1Libra91]

Observé pour la première fois en 2006 à l’état sauvage, le pizzly est le fruit de la reproduction entre un grizzly et un ours polaire. Sans le réchauffement climatique, une telle hybridation n’aurait jamais pu voir le jour.

Ne vous y méprenez pas, cet ours au pelage souvent brun, avec des traits d’ours polaire n’est ni un grizzly ni un ours polaire. Il s'agit d'un pizzly (aussi appelé «grolar»), soit le résultat de la reproduction entre ces deux espèces.

Dès les années 1970, ce croisement avait déjà été observé au parc zoologique de Thoiry (Ain) où faute de place, un grizzly et un ours polaire avaient été réunis. Il faudra cependant attendre 2006 pour que l'existence du pizzly à l’état sauvage soit prouvée à la suite d’analyses ADN effectuées sur un ours au pelage étrange, abattu dans l’Arctique canadien.

Depuis, cette hybridation semble s'inscrire dans la durée dans le paysage. Le réchauffement climatique n’y étant pas étranger. 

La fonte des glaces, facteur aggravant

Avec la fonte progressive des glaces, les ours polaires et les grizzlys sont de plus en plus à même de se rencontrer et de se reproduire, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. 

Il y a plusieurs décennies, l’ours polaire et l’ours brun n’avaient tout simplement pas le même territoire de chasse et ne vivaient pas au même endroit.

Désormais repoussé vers le sud du Canada, l’ours polaire partage bien souvent son territoire avec l’ours brun, qui remonte vers les forêts du nord.

Un autre phénomène explique l’accroissement de la reproduction entre ces deux espèces. La fonte de la banquise entraîne un déclin inéluctable de la population d’ours blanc. Les mâles et les femelles ont de moins en moins de chances de se rencontrer pour s’accoupler, ce qui les pousse à se reproduire avec des grizzlys.

La multiplication des pizzlys à l’état sauvage pousse à se poser la question de savoir si nous assistons à la naissance d’une nouvelle espèce d’ours. Interrogée par Sciences et Avenir, Géraldine Véron, professeure au Muséum national d’Histoire naturelle a donné un avis tranché sur la question : «Non, ce n’est pas une nouvelle espèce».

Un avis largement partagé par le spécialiste Rémy Marion, auteur du livre «Dernières nouvelles de l’ours polaire». «Il faudrait déjà vérifier si ces hybrides peuvent se reproduire entre eux», détaille la scientifique.

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