Une étude menée par des chercheurs de la Michigan State University (MSU) et publiée dans la revue American Journal of Botany, début octobre, a révélé l’existence d’une espèce hybride. Cette expérience remonte à 1879.
Combien de temps des graines peuvent elle survivre dans le sol ? En octobre dernier, les scientifiques de la Michigan State University (MSU) ont publié leurs recherches dans la prestigieuse revue botanique l’American Journal of Botany. Ces derniers ont ainsi découvert la présence d’une plante hybride, prouvant la grande longévité des graines de certaines espèces. Ces dernières étaient contenues dans une bouteille enterrée il y a plus de 140 ans.
En 1879, le docteur William Beal a enfoui 20 bouteilles en verre contenant 50 graines de 23 espèces de mauvaises herbes différentes avec du sable, dans un endroit sur le campus tenu secret par le scientifique. Son but ? Comprendre la durée de vie des semences dans les conditions naturelles du sol et aider les agriculteurs à augmenter leur production en éliminant les plantes indésirables.
Tous les cinq ans, le botaniste déterrait ainsi les bouteilles pour observer le comportement des graines. Cependant, dès 1920, les équipes de recherches ont décidé d’allonger l’intervalle d’extraction à 10 ans, puis à 20 ans en 1980 pour que l’expérience se prolonge jusqu’en 2100.
La surprise
C’est en exhumant la quatorzième bouteille que les scientifiques ont fait leur incroyable découverte. «C’est avec stupéfaction que nous nous sommes rendu compte que les graines avaient encore germé», a déclaré le professeur Frank Telewski. «C’est incroyable que quelque chose d’aussi ancien puisse encore pousser», a-t-il ajouté.
Les experts ont ainsi pu déterminer l’ADN de la plante, jusqu’ici restée inconnue. Il s’agit d’un mélange entre Verbascum blattaria, ou herbes aux mites et sa cousine Verbascum thapsus, ou molène. «Dans ses rapports, Beal a assuré qu’il avait uniquement utilisé des graines Verbascum thapsus, certaines ont dû se mélanger dans les bouteilles sans qu’il ne s’en aperçoive», a expliqué un chercheur.
D’autres résultats attendus en 2040
Des questions restent toutefois sans réponse. Le but est en effet de savoir jusqu’à combien de temps ces graines restent viables dans les conditions naturelles du sol. Quatre bouteilles doivent encore être analysées.
«L’expérience de Beal prendra fin lorsque nous n’aurons plus de bouteilles», a indiqué David Lowry, professeur adjoint de botanique. «Si des graines sont amenées à germer après la prochaine étude, nous envisagerons d’allonger les délais d’extraction à 30 ans entre les bouteilles. Il est encore trop tôt pour le dire, mais je suis curieux de savoir si nous pourrons réveiller d’autres semences en 2040», a-t-il expliqué.