Le «sang des glaciers» ou «neige rouge» est un phénomène qui inquiète de plus en plus. Depuis quelques années, les scientifiques étudient cette anomalie qui n'est pas de bonne augure pour la santé des glaciers.
Une irrégularité qui porte bien son nom. Depuis des millénaires, lorsque le printemps arrive, la neige devient rose ou rouge sur le haut de certains glaciers. Il s'agit en fait de micro-algues rouges, de plus en plus visibles avec la fonte des glaces. Présents en permanence sur quelques monts, ces micro-organismes se voient moins en hiver car il s'agit de leur période de repos.
Lors de l'arrivée du printemps, l'algue se déplace avec l'eau des glaciers pour atteindre une certaine altitude dans le but de s'épanouir, entre 3.000 et 3.700 mètres environ. Elle doit sa couleur rouge aux rayons du soleil. Présent dans de nombreux endroits comme l'Antarctique, la Norvège ou encore l'Italie, le «sang des glaciers» apparaît lorsque les micro-algues se multiplient fortement. Un événement appelé «bloom».
Red snow, coloured by the algae trapped inside it, is known as 'watermelon snow' or 'blood snow'. pic.twitter.com/QGxTKTvS3r
— Quite Interesting (@qikipedia) December 19, 2020
Un déséquilibre de l'écosystème
A l'instar du réchauffement climatique et du sable provenant du Sahara, les micro-algues rouges accélèrent la fonte des glaces. Il s'agit donc d'une menace supplémentaire pour les glaciers d'altitude. A contrario, la fonte des neiges menace en retour les algues qui y vivent.
En 2021, des chercheurs ont lancé le projet «Alpaga», qui a pour but d'étudier ces micro-organismes, mais aussi tout son écosystème qui contient un ensemble d'espèces inconnues.
Eric Maréchal, directeur du laboratoire Physiologie cellulaire et végétale au CEA-Grenoble et meneur du projet Alpalga a rapporté à l'AFP que ce nouvel écosystème «était en train d'évoluer très vite», et qu'«il y a urgence à l'étudier».