La ferme opposition aux bassines de rétention d'eau à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) continue d'être une source d'inquiétude pour les autorités qui craignent l'installation d'une nouvelle ZAD (zone à défendre) même si les tensions semblent s'apaiser ce lundi.
La situation s'apaise mais les craintes persistent. Alors qu'il ne restait plus que 300 personnes à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) ce lundi, pour protester contre le chantier d'une réserve d'eau destinée à l'irrigation agricole, les autorités restent à l'affût.
En effet, même «si l'objectif n'est pas d'organiser une ZAD (zone de défense, ndlr)», comme l'a affirmé Jean-Jacques Guillet, porte-parole du collectif «Bassines non merci», la tension restait palpable.
Aussi, bien que la préfecture des Deux-Sèvres ait indiqué que les «chapiteaux installés à Sainte-Soline», sur le terrain prêté par un agriculteur opposé au projet, étaient en train d'être «démontés par les collectifs eux-mêmes», des opposants ont décidé de rester dans les environs.
#SAinteSoline Les chapiteaux installés à Sainte-Soline dans le champ d'un agriculteur qui a donné son accord sont en train d’être démontés par les collectifs eux-mêmes.
— Préfète des Deux-Sèvres (@Prefet79) October 31, 2022
Ces derniers ont ainsi prévu «d'être sur le terrain pour surveiller le chantier». Un oeil avisé depuis «une tour de guet en bois, construite dans le week-end».
La préfecture prend ses précautions
Pour rappel, les manifestations de ce week-end ont été marquées par des heurts.
Samedi, 61 gendarmes ont été blessés, dont 22 sérieusement, en tentant de disperser les occupants illégaux du site. Gérald Darmanin avait indiqué que «plus de 1.700 gendarmes venus de toute la France» ont été mobilisés pour «maintenir l'ordre républicain».
Dans leurs actions, certains activistes sont même parvenus à sectionner une canalisation contre laquelle ils protestaient.
Ce lundi, la préfecture des Deux-Sèvres a ainsi ordonné la prolongation de certains arrêtés d'interdictions, dans le cadre des rassemblements de plusieurs collectifs.
Une note qui ne semble pas refroidir les activistes. Si la ZAD ne semble pas être une option, des opposants compteraient, selon le collectif des Soulèvements de la Terre, qui soutient le mouvement anti-bassines, se rendre à nouveau sur le chantier mercredi matin, lors de la reprise prévue des travaux de construction.
Gérald Darmanin déterminé
Dans ce contexte, la situation est également reste suivie de près du côté de la place Beauvau. Le ministre de l'Intérieur a ainsi ordonné qu'un millier de gendarmes restent sur place «autant de temps qu'il le faudra» pour empêcher une installation à durée indéterminée.
A la suite des manifestations, Gérald Darmanin avait remis en doute l'aspect pacifique de ce rassemblement.
«Une grande partie de cette manifestation était violente avec des attaques physiques visant les gendarmes, notamment avec des boules de pétanque ou des cocktails Molotov», avait-il déclaré.
Toujours selon lui, une quarantaine «de personnes fichées S» et liées à «l'ultra-gauche» avaient été repérées.