Après deux semaines de négociations, les Etats membres de l'ONU se sont séparés, ce vendredi 26 août, sans parvenir à finaliser le traité pour protéger la haute mer. Plusieurs sujets contentieux n'ont pas permis d'entériner l'objectif 30x30 (30 % des océans protégés en 2030), un accord pourtant crucial pour l'océan, trésor fragile et vital pour l'humanité.
Nouvelle avarie. Après une cinquième séance de négociations, les Etats membres de l'ONU ne sont toujours pas arrivés à un accord pour le traité destiné à protéger les zones marines extraterritoriales. Une autre session pourrait avoir lieu d’ici à la fin de l’année.
Après plus de 15 années de discussions informelles puis formelles pour élaborer un texte contraignant visant à sauvegarder cette vaste zone, qui couvre près de la moitié de la planète, cette 5e session devait être la dernière - comme devait déjà l'être la 4e, en mars. Mais, malgré des discussions qui ont débordé dans la soirée de vendredi, cela n'a pas suffi.
«Nous n'avons jamais été aussi proches de la ligne d'arrivée dans ce processus», a indiqué la présidente de la conférence Rena Lee, tout en relevant d'«excellents progrès». Mais «nous avons encore besoin d'un peu de temps», a-t-elle précisé, recueillant l'approbation de la plénière pour suspendre les travaux sine die.
Absence d’accord sur l’exploitation des ressources génétiques
Parmi les sujets les plus contentieux, la répartition des possibles bénéfices issus de l'exploitation des ressources génétiques de la haute mer, où industries pharmaceutiques, chimiques et cosmétiques espèrent découvrir des molécules miraculeuses.
Répondant aux demandes des pays en développement qui craignent de passer à côté de retombées potentielles, faute de pouvoir conduire ces recherches coûteuses, le dernier projet de texte laisse sur la table la redistribution initiale de 2% - et à terme jusqu'à 8% - des futures ventes de produits issus de ces ressources qui n'appartiennent à personne. Mais sans accord.
Ce futur traité vise spécifiquement la haute mer qui commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes, et qui n'est donc sous la juridiction d'aucun pays.
Alors que la bonne santé des écosystèmes marins est cruciale pour l'avenir de l'humanité, notamment pour limiter le réchauffement de la planète, seulement 1% de cet espace, qui représente 60% des océans, est protégé. Un des piliers du traité sur «la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale» est d'ailleurs d'y permettre la création d'aires marines protégées.