L'orque en difficulté dans la Seine entre Rouen et Le Havre a été retrouvée morte, avant même de pouvoir être euthanasiée comme cela était prévu, a annoncé l'association Sea Shepherd France ce lundi 30 mai.
«Nous avons malheureusement retrouvé le cadavre de l'orque ce matin à 11h48», a ainsi annoncé l'association Sea Shepherd sur Twitter ce lundi, expliquant être à ses côtés «pour empêcher que son corps ne soit percuté par un navire, ce qui compromettrait l'autopsie» et attendre «l'équipe mobilisée par l’État pour la récupérer.
Nous avons malheureusement retrouvé le cadavre de l'orque ce matin à 11h48. Nous sommes actuellement avec elle pour empêcher que son corps ne soit percuté par un navire, ce qui compromettrait l'autopsie. Nous attendons l'équipe mobilisée par l’État pour la récupérer. pic.twitter.com/kHunMaxGyt
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) May 30, 2022
Coincée dans la Seine depuis plusieurs semaines, l'orque souffrait d'une pathologie, selon les informations données par la préfecture de la Seine-Maritime, qui avait annoncé ce week-end que l'animal allait être euthanasié pour «mettre fin à ses souffrances» et «mener des analyses poussées» sur sa maladie.
Les tentatives de sauvetage ont échoué
Une décision prise après l'échec des tentatives de sauvetage. Il avait en effet un temps été question de tenter de sauver l'animal en «privilégeant une méthode d’intervention douce», qui consistait à attirer l'orque vers la mer, son milieu naturel, à l'aide de stimuli sonores, avait indiqué la préfecture dans un communiqué.
Orque dans la Seine @Prefet76 a annoncé qu’il enclenchait une opération test pour tenter d’attirer l’orque vers la mer avec des enregistrements acoustiques depuis un bateau du @GECCOTENTIN . @MerGouv @Ecologie_Gouv pic.twitter.com/xiGUgjUVwF
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) May 27, 2022
Cette solution avait été retenue à l'issue d'une réunion qui s’est tenue vendredi dernier, sous l’autorité du préfet, associant l’ensemble des acteurs et partenaires impliqués. Selon la préfecture, pour «essayer d’identifier une solution permettant d’inciter l’animal sauvage à reprendre le chemin de la mer», un groupe de travail était réuni jeudi associant des experts nationaux et internationaux des mammifères marins.
Mais «les tentatives de ramener l’orque vers la mer ayant échoué», et afin de ne pas aggraver encore son niveau de stress, la décision avait finalement été prise «d’interrompre l’intervention en début de soirée», a expliqué la préfecture.
une orque très affaiblie
Mercredi dernier, la préfecture avait confirmé la présence dans la Seine de cette «orque mâle, espèce protégée et sauvage» à l'état «très affaibli». Selon les dernières images, l’animal semblait souffrir d'«ulcérations et une dermatite profondes, laissant apparaître des lésions nécrotiques».
D'après les constatations de ces experts, celles-ci suggèrent que «l’animal souffre de mucormycose», une maladie émergente observée sur des mammifères marins.
«Il s’agit d’une affection (...) susceptible de toucher des animaux immunodéprimés» et les experts ont confirmé que la maladie a atteint «un stade très avancé, au point qu’elle causerait d’importantes souffrances à l’animal».
Aperçu pour la première fois le 16 mai entre Honfleur et Le Havre, près du Pont de Normandie, l'orque est «très probablement arrivée déjà affaiblie vers l'estuaire de la Seine», avait indiqué à l'AFP Gérard Mauger, vice-président du GECC, une association qui étudie les mammifères marins en Manche.
La préfecture avait aussi rappelé que cet animal «n'a naturellement pas vocation à évoluer séparé de son groupe, ni dans des cours d'eau douce. Il pourrait être blessé ou malade». «Le pronostic vital est engagé. On est vraiment très très inquiets», avait déjà fait savoir Gérard Mauger.