La planète peut lui dire merci. À trois jours de son départ de la Maison Blanche, le président américain Barack Obama a décidé de verser 500 millions de dollars (environ 468 millions d'euros) au fonds vert des Nations unies pour le climat.
L'annonce, faite mardi 17 janvier, est un geste fort visant à protéger l'accord historique sur le climat signé à Paris en décembre 2015, à l'occasion de la COP21.
A lire aussi : Climat : l'accord de Paris entre en vigueur
Adopté par 195 pays, le but de cet accord est de contenir le réchauffement climatique en-dessous de 2 degrés Celsius, en ne dépassant pas, si possible, 1,5 degrés Celsius.
L'accord sur le climat, une réussite pour Obama
L'accord de Paris sur le climat a été l'une des réussites du président Obama, et c'est d'ailleurs sous son administration, en 2010, qu'a été établi le fonds vert des Nations unies pour le climat, composante essentielle de l'accord de Paris.
Financé par les pays riches, le fonds est notamment utilisé afin d'aider les pays en développement à s’adapter aux normes environnementales et à réduire leurs émissions. Il a surtout été largement reconnu comme un moyen efficace pour parvenir à rassembler autour de la table des négociations les pays riches et les pays pauvres.
Les États-Unis versent 500 millions de dollars au fonds vert de l'ONU https://t.co/TcZBCSrFsj @GCF_News pic.twitter.com/I6D4mjzR0s
— ONU Action Climat (@CCNUCC) 18 janvier 2017
Dans son communiqué annonçant le transfert des 500 millions au fonds, l'administration américaine souligne qu'il est «la plus grande institution financière multilatérale du monde» consacrée «à la lutte contre le réchauffement climatique».
Cette tranche de 500 millions vient s'ajouter à une première tranche d'un demi-milliard déjà versée il y a un an. Au total, dès 2016, les Etats-Unis se sont engagés à verser trois milliards de dollars (2,8 milliards d'euros) au fonds vert de l'ONU.
Encore deux milliards à verser
Manquent donc deux milliards à verser mais les défenseurs du climat craignent de ne jamais en voir la couleur. La décision en revenant désormais au président élu Donald Trump qui lui s'est montré particulièrement ambigu sur la question.
Durant la campagne présidentielle, il avait en effet déclaré qu'il sortirait les Etats-Unis de l'accord de Paris. Mais il s'est montré plus nuancé une fois élu en se disant «ouvert sur la question».
A lire aussi : Climat : la menace Trump
Les défenseurs du climat voient d'ailleurs en l'annonce du président sortant, la preuve que «l'administration Obama refuse de laisser la liste des barons du pétrole et des négationnistes du climat composant l'équipe du président Trump imposer sa façon de gérer crise climatique», indique par exemple Tamar Lawrence-Samuel, de l'association environnementale Corporate Accountability International, cité par le quotidien britannique The Guardian.
Cette activiste du climat est d'ailleurs à l'origine d'une campagne regroupant près d'une centaine d'associations appelant à honorer immédiatement la promesse de verser les trois milliards de dollars au fonds. Et si elle salue la décision de Barack Obama d'avoir verser au total un milliard de dollars, elle promet d'ores et déjà de continuer le «combat de la justice climatique», face à la nouvelle administration Trump.