Moins d’un an après sa signature, l’accord de Paris sur le climat entre en vigueur ce vendredi 4 novembre, après avoir été ratifié par plus de 55 pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre.
«Nous avons fait en neuf mois ce qui avait pris huit ans pour le protocole de Kyoto», s’est félicitée la ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal.
Le ministère se prépare pour l'entrée en vigueur de l'#AccordDeParis : H-6 ! #SmileForThePlanet #COP21 pic.twitter.com/mqXK6PY0U4
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 3 novembre 2016
Les Etats-Unis, l’Europe mais également la Chine sont en effet allés au bout du processus, permettant aujourd’hui la mise en œuvre du texte.
Un réchauffement inférieur à 2 °C
Le principal objectif de l’accord de Paris est la limitation du réchauffement climatique à moins de 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. Pour ce faire, les Etats se sont engagés à réorienter leurs économies vers des modèles à bas carbone. Plusieurs initiatives ont été adoptées dans ce sens à travers le monde.
Aux Etats-Unis, Barack Obama a lancé une politique de réglementation drastique des centrales à charbon, l’une des principales sources de pollution du pays.
La Chine a, de son côté, mis en place un marché national des quotas de CO2, à l’image du système qui existe depuis plusieurs années au sein de l’Union européenne.
En France, la loi sur la transition énergétique vise quant à elle à booster l’utilisation des énergies renouvelables.
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Mais ces politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont coûteuses à court terme. La mise en œuvre des objectifs de l’accord de Paris à l’échelle mondiale implique donc une aide des pays riches envers les plus pauvres.
«Il est essentiel d’aider les pays en développement», confirme Robert Vautard, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. «L’Inde par exemple s’apprête à décoller et il faut la soutenir pour qu’elle choisisse des investissements durables.»
C’est l’objectif du Fonds vert, qui a par exemple permis de financer des projets d’agriculture propre au Sénégal et un plan d’accès à l’eau aux îles Fidji.
Des précisions lors de la COP22
Pour l’heure, les principales mesures de transition écologiques relèvent d’initiatives individuelles, ou éventuellement bilatérales, des Etats. Aucune disposition concrète n’a encore été adoptée au niveau mondial.
C’est l’un des principaux objectifs de la COP22, qui s’ouvre lundi à Marrakech. «Elle doit être une COP de l’action et de la mise en œuvre», a ainsi plaidé le Congolais Tosi Mpanu-Mpanu, porte-parole du groupe des pays les moins avancés.
Au programme, la définition de règles de transparence entre les Etats et la présentation des stratégies nationales en matière d’agriculture, de transports ou d’habitat. Le Maroc, pays hôte de cette nouvelle édition, s’affiche d’ailleurs comme un leader en la matière, en développant massivement les énergies solaires et éoliennes.