Dans son nouvel ouvrage, Les raisons d’y croire (éd. Plon, 16,50 €), la navigatrice Maud Fontenoy défend le principe d’une écologie réaliste et innovante, en combattant les nombreuses idées reçues sur le sujet. Car selon elle, si les maux de la planète sont nombreux, les remèdes le sont également, à condition de s’y mettre rapidement.
Quel message souhaitez-vous porter concernant les océans ?
Ils assurent la survie des hommes, grâce à l’oxygène, aux énergies, aux métaux, à la régulation du climat qu’ils apportent. Mais sont menacés par la pollution, et par le fait que 60 % de leur surface se trouve aujourd’hui sans juridiction. On peut y faire et y prélever ce que l’on veut. Il faut davantage s’y consacrer.
Concernant les océans, la France est en première ligne…
En tant que deuxième puissance maritime mondiale, elle a un rôle à jouer pour assurer la réglementation et la bonne exploitation des océans, qui regorgent de solutions pour notre avenir. Évidemment, il ne va pas falloir reproduire en mer ce que l’on a fait comme erreurs sur terre, mais prélever durablement, intelligemment, et raisonnablement.
Vous évoquez le gaz de schiste, une solution "de transition"…
Le gaz de schiste est un sujet tabou, on en parle en s’affolant. Mais quelle est l’urgence ? Lutter contre le réchauffement climatique. Quelle est l’énergie fossile la moins polluante ? Le gaz, qui permet une transition douce et une baisse du coût de l’énergie. Il faut ouvrir la recherche en France, notamment pour trouver des techniques non polluantes.
La recherche est-elle aujourd’hui trop mise de côté ?
On a tendance, souvent, à caricaturer certains sujets sans les regarder en conscience, en se basant plus sur l’émotion que sur les faits réels. Nous ne mettons pas assez en avant le travail de nos scientifiques, leurs rapports. Il faut les valoriser, ne pas laisser partir, notamment vers les États-Unis. Au principe de précaution, il faut ajouter un principe d’innovation.
Ecologie et économie ne sont aujourd’hui pas incompatibles…
C’est un défi passionnant à relever, car l’écologie va faire naître une richesse économique durable ainsi que des emplois. L’idée n’est pas de mettre la nature sous cloche, mais plutôt de réconcilier les Français avec un sujet qui est presque devenu une caricature, avec un discours trop politisé qui ne fonctionne plus du tout aujourd’hui.
L’accent doit-il aussi être mis sur notre manière de nous déplacer ?
Le transport est évidemment un gros sujet. Nous devons miser sur l’électrique, la gratuité des transports en commun, le covoiturage, les transports alternatifs. Il y a plein de choses à faire.
Autre enjeu, l’éducation de la jeunesse aux questions écologiques…
C’est mon métier depuis plus de quinze ans, parce que les enfants sont les futurs décideurs, les futurs chefs d’entreprises, les futurs hommes et femmes politiques. Cet enjeu les passionne. Le futur est manœuvrable, on peut arriver à créer le monde que l’on veut pour demain, mais pour cela il faut y croire et se donner les moyens, en passant à l’action. Je suis de ceux qui préfèrent la moitié de quelque chose que l’intégralité de rien.
Maud Fontenoy en 4 dates :