Ni le nombre ni la nature des fissures identifiées en France sur les cuves de réacteurs nucléaires ne sont "comparables" à celles détectées en Belgique à Doel 3, a réaffirmé vendredi l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN).
"En France, deux types de défauts de nature différente ont été détectés. Ils sont identifiés, surveillés et ont fait l'objet d'informations de la part de l'ASN", rappelle l'Autorité dans un communiqué, en réaction à certaines inquiétudes suscitées par le cas du réacteur belge, où "8.000 possibles fissures" ont été détectées dans la cuve, selon Willy de Roovere, directeur de l'Agence fédérale de contrôle nucléaire belge (AFCN).
Ces fissures, a précisé M. de Roovere, sont parallèles à la paroi de la cuve, alors que celles découvertes au Tricastin (Drôme) en 2004, "perpendiculaires à la surface", sont "celles qui sont dangereuses".
"Effectivement, il y a eu des défauts détectés sur les cuves des réacteurs en France, notamment des défauts sous revêtements (DSR)", a expliqué à l'AFP Sébastien Crombez, directeur des équipements sous pression à l'ASN.
Sur les 37 défauts détectés dans le parc français, 20 sont situés sur la cuve du réacteur numéro 1 du Tricastin.
"Mais tous les défauts ont été détectés; toutes les cuves de tous les réacteurs en France ont fait l'objet de contrôles spécifiques" depuis 1991, "contrôles renouvelés tous les dix ans et qui ont montré que ces DSR n'évoluent pas", insiste M. Crombez.
Ces défauts sous revêtement sont situés sous la couche d'acier inoxydable qui revêt la face interne de la cuve pour protéger celle-ci de l'eau du réacteur.
Certes, "ces défauts ne sont pas parallèles à la surface mais la différence majeure avec Doel, c'est qu'ils sont isolés et ne remettent pas en cause le rôle de protection du revêtement", indique M. Crombez.
En outre, les raisons de leur apparition sont connues, ajoute l'ASN, qui juge qu'ils ne sont donc "pas comparables" aux milliers de défauts potentiels observés sur une large zone dans la cuve belge.
Hormis ces DSR, un défaut d'une autre nature a été repéré en France sur une soudure de la cuve du réacteur de Gravelines 1 (Nord) en septembre 2011, rappelle l'ASN.
"EDF a pu démontrer l'absence de nocivité de ce défaut à court terme et a mis hors service" l'élément touché, en parallèle à un dispositif de surveillance particulier. L'ASN a demandé à EDF de proposer une solution de réparation définitive de ce défaut, qui "par sa localisation, sa nature et son caractère isolé, n'est pas comparable aux défauts en cause à Doel 3".