Après les attaques contre des troupeaux de brebis dans les alpages, onze loups pourront être tués en 2012/2013, contre six individus de cette espèce protégée lors de la période précédente, selon un arrêté publié jeudi au Journal Officiel.
"Le nombre maximum de spécimens de loups (mâles ou femelles, jeunes ou adultes) dont la destruction est autorisée, en application de l'ensemble des dérogations qui pourront être accordées par les préfets, est fixé à onze pour la période 2012-2013", précise l'arrêté signé par la directrice de la biodiversité au ministère de l'Ecologie, Odile Gauthier.
L'article 2 du texte précise que, dès que huit loups auront été abattus (soit par tirs officiels, soit par braconnage), les tirs de prélèvement seront suspendus et seuls les tirs de défense seront autorisés.
Un second arrêté, également publié jeudi, fixe les 12 départements dans lesquels cette réglementation s'applique : Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Pyrénées-Orientales, Savoie, Haut-Rhin, Haute-Saône, Haute-Savoie, Vosges et Var.
Trois départements, le Haut-Rhin, les Vosges et la Haute-Saône, ne figuraient pas sur la liste lors de la précédente période.
Les populations de loups (Canis Lupus) en France comptent environ 200 animaux, avec une réapparition de ce prédateur dans les Vosges il y a près d'un an.
Selon le dernier bulletin de l'Office national de la chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), douze cas de mortalité de loups, que ce soit par des tirs réglementaires, braconnage, mort naturelle ou accidentelle, ont été enregistrés en 2011.
Passer de l'autorisation de la destruction de six loups à onze, "cela fait une augmentation de plus de 180% du nombre de loups tuables", a souligné auprès de l'AFP Jean-David Abel, responsable de la mission loups à France Nature Environnement (FNE). "Or les données des services de l'Etat sur l'évolution de la population des loups ne donnent évidemment pas cette augmentation-là", a-t-il souligné.
Selon l'expert du FNE, "cette manière de passer de six à onze c'est simplement lâcher du lest politicien au monde de l'élevage et cela donne le signal que détruire des loups, ce serait la solution pour protéger les troupeaux".
"Au lieu de dire protection d'abord, prévention d'abord, on est dans un signal d'accroissement de la destruction d'une espèce protégée que l'on empêche de prendre sa place sur le territoire français", a-t-il insisté.