Le yuan, la monnaie chinoise, a désormais cours légal au Zimbabwe. Une décision qui intervient quelques jours après que Pékin a annulé 40 milliards de dollars de dettes du pays.
Aucun autre pays au monde n’utilise le yuan comme monnaie ou comme deuxième monnaie. Mais en échange de cette « faveur » des autorités chinoises, le ministre des Finances Patrick Chinamasa a indiqué lundi que le Zimbabwe chercherait les moyens d’accroître l'utilisation du yuan dans son économie. Or il se trouve que la Chine est le premier partenaire commercial du Zimbabwe. Ce qui devrait faciliter grandement les choses.
Plusieurs devises acceptées
En réalité, plusieurs devises sont déjà acceptées dans ce pays en proie à une insondable crise économique depuis 15 ans. Sauf le sienne. Le pays a cessé d'utiliser son dollar zimbabwéen en 2009, en raison de l’hyperinflation (+500 milliards %) qui l'avait rendu totalement inutilisable. Depuis, le Zimbabwe autorise les échanges dans différentes monnaies, essentiellement en dollars ou en rands sud-africain. Le yuan faisait déjà partie de ces monnaies mais son utilisation n'avait pas encore été approuvée pour les transactions publiques.
Fréquemment dénoncé pour sa violation des droits de l’homme, Robert Mugabe, 91 ans, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980 a décidé ces dernières années d'adopter une politique tournée vers l'Orient en scellant de nouvelles alliances avec des pays d’Asie. Il a salué cette décision en estimant que l'utilisation du yuan chinois comme monnaie d'échange allait donner un coup de fouet à l'économie. Fin novembre, le FMI avait intégré pour la première fois de son histoire le yuan comme monnaie de réserve.