Le groupe de technologies Thales va devoir légèrement réduire ses effectifs en France en raison de la baisse des commandes dans la défense, a prévenu jeudi son PDG.
La baisse des commandes et le retard dans le lancement de programmes attendus, comme la modernisation des avions de combat Rafale et de reconnaissance Atlantique 2, réduisent la charge de travail chez Thales, a expliqué le PDG Jean-Bernard Lévy devant la commission de défense de l'Assemblée nationale.
"Il faut s'attendre à une baisse limitée et contrôlée de l'emploi total, qu'il n'est pas possible de chiffrer", a-t-il déclaré. Il a ajouté que des "discussions détaillées" étaient déjà en cours avec les syndicats pour gérer cette réduction de l'emploi sur plusieurs sites en France.
Thales emploie près de 35.000 personnes en France, sur un effectif mondial de 65.000 personnes, a-t-il rappelé.
M. Lévy a ajouté que l'activité spatiale du groupe, pour laquelle il était inquiet il y a trois mois, serait épargnée. En effet Thales Alenia Space, coentreprise avec l'Italien Finmeccanica, a décroché plusieurs contrats à l'exportation, notamment aux Emirats Arabes Unis et au Brésil, qui remplissent son carnet de commandes.
Le PDG a d'autre part manifesté son intérêt pour prendre le contrôle des chantiers navals DCNS, dont Thales détient déjà 35% et l'Etat 64%. Si l'Etat manifestait un jour l'intention de céder à Thales "un bloc supérieur à 15% (...) nous répondrions présent pour entrer en discussions sur ce sujet là", a-t-il dit. "Nous souhaiterons étudier activement" cette hypothèse.
La députée Geneviève Gosselin (PS) lui a cependant rappelé que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait déclaré récemment qu'une cession des parts de l'Etat dans DCNS, constructeur du porte-avions Charles de Gaulle et des sous-marins nucléaires français, n'était pas du tout d'actualité.