Après une année 2011 catastrophique, le groupe français de distribution Carrefour a redressé la barre en 2012 avec des résultats meilleurs que prévu, grâce à des cessions, bénéficiant aussi de la croissance de ses activités en Amérique latine et d'un redressement en France.
Plombé par la crise en Europe et la perte de vitesse de ses hypermarchés en France, le numéro deux mondial du secteur avait subi une chute de 14,3% de son bénéfice net en 2011. En 2012, année marquée par l'arrivée d'un nouveau patron, Georges Plassat, le groupe a triplé son bénéfice net, à 1,23 milliard d'euros.
Ce bénéfice, nourri par des plus values de cession de plus d'un milliard d'euros, est supérieur aux prévisions du consensus Factset, qui tablait sur un bénéfice "plus que doublé" à 810,9 millions d'euros.
La dette nette a aussi été largement réduite, passant de 4,32 milliards d'euros à 2,16 milliards d'euros fin 2012.
La Bourse a salué ces résultats puisqu'à 15H15 (14H15 GMT), le titre Carefour bondissait de 4,28% à 22,3 euros, dans un marché en légère progression (+0,33%).
Pour la Banque Espirito Santo, ces résultats 2012 "rassurent les investisseurs quant à la capacité du groupe à générer du cash".
Au cours de l'année écoulée, Carrefour s'est notamment retiré de cinq pays (Indonésie, Malaisie, Singapour, Colombie, Grèce), permettant de dégager un flux de trésorerie net de 2 milliards d'euros.
Sur les seules activités poursuivies, le groupe a dégagé un bénéfice net de 113 millions d'euros, contre une perte de 1,8 milliard d'euros en 2011.
Bonne progression en fin d'année en France
Le résultat opérationnel accuse encore un recul de 2,6% sur 2012, à 2,14 milliard d'euros, mais ressort meilleur qu'anticipé par les analystes --qui tablaient sur une baisse plus forte, de -5,5%--, et par le groupe lui-même, qui se déclarait à l'aise avec un opérationnel attendu autour de 2,07 milliards d'euros.
Ce résultat est "meilleur qu'attendu, en raison de la bonne progression en fin d'année de l'activité en France et grâce à l'Amérique latine", a indiqué une porte-parole.
Le résultat opérationnel courant en France, où le groupe réalise un peu moins de la moitié de ses ventes, a progressé de 3,5% à 929 millions d'euros.
Les ventes y ont progressé de 0,5%, à 35,3 milliards d'euros, marque d'un redressement à partir du troisième trimestre, en particulier sur l'alimentaire dopé par une politique de prix bas, qui a "peu impacté la marge commerciale".
En Amérique latine, le résultat opérationnel courant a progressé de 14,2%, à 608 millions d'euros, pour des ventes en hausse de 4,6% à 14,1 milliards d'euros, le groupe pointant les performances au Brésil et en Argentine.
En Europe en revanche l'opérationnel baisse de 20,6%, à 509 millions d'euros en raison de la chute des ventes en Espagne et en Italie dans un contexte économique morose.
L'Asie voit également son opérationnel ressortir en baisse de 10,3%, à 168 millions d'euros, impacté par une hausse des coûts de distribution et "l'inflation salariale en Chine", explique le groupe.
Carrefour ne donne aucune prévisions chiffrées pour 2013.
2012 a été une "étape de vibrations pour Carrefour où nous avons plus posé de questions qu'apporté de réponses. (...) 2013 constituera une phase d'execution. (...) Le développement se prépare aujourd'hui, si nous voulons nous assurer des relais de croissance en 2014/2015", a déclaré Georges Plassat lors de la présentation des résultats du groupe.
Il compte poursuivre ses investissements, qui seront compris entre 2,2 et 2,3 milliards d'euros, et "redonner du pouvoir et de l'initiative aux magasins".
Le versement d'un dividende de 0,58 euro par action sera proposé à l'assemblée générale du groupe le 23 avril.