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Ayrault "drague" l'Asie du sud-est

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault à Bangkok, en Thaïlande, le 5 février 2013 [Pornchai Kittiwongsakul / AFP] Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault à Bangkok, en Thaïlande, le 5 février 2013 [Pornchai Kittiwongsakul / AFP]

Jean-Marc Ayrault, qui achevait mardi une tournée au Cambodge et en Thaïlande, a défendu une diplomatie tournée vers les pays émergents de "puissance moyenne", souvent portés par une forte croissance et où la France peut selon lui avoir "une carte à jouer".

Le Premier ministre concluait son second voyage dans la région après avoir visité en octobre Singapour et les Philippines, deux autres membres de l'Association des nations d'Asie du sud-est (Asean).

"La France entend, à côté des grandes puissances asiatiques, développer ses relations avec les puissances moyennes de cette région", a-t-il souligné.

Le président François Hollande "encourage tous les membres du gouvernement qui auront à se déplacer (...) à s'orienter en particulier vers les puissances moyennes du continent asiatique comme du continent américain".

De fait, l'Asean, économiquement dynamique mais politiquement faible, peine à rivaliser face aux rouleaux-compresseurs japonais, chinois, indien. Ne serait-ce qu'en termes de volumes d'échanges et d'investissements lourds.

"Cela serait une erreur de miser (en Asie) uniquement sur la Chine, tout comme cela le serait avec le Brésil en Amérique latine", soulignait-on pour autant à Matignon en référence au voyage effectué fin janvier par le chef du gouvernement en Argentine et au Chili.

L'Asean est d'ores et déjà la deuxième destination des exportations françaises en Asie et ses investissements s'élevait à plus de 11 milliards d'euros en 2012, a rappelé Jean-Marc Ayrault.

Mais les regards, malgré tout, se tournent toujours plus vite vers la Chine que nulle part ailleurs. "Vu de France, on dit toujours la Chine, la Chine, la Chine, mais on oublie ces dix pays de l'Asean qui sont aujourd'hui en plein boom", relevait Thierry Mariani, député UMP représentant des Français de l'étranger, présent à Bangkok.

Les Premiers ministres thaïlandais Yingluck Shinawatra et français Jean-Marc Ayrault à Bangkok le 5 février 2013 [Pornchai Kittiwongsakul / Pool/AFP]
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Les Premiers ministres thaïlandais Yingluck Shinawatra et français Jean-Marc Ayrault à Bangkok le 5 février 2013
 

"C'est dans ces dix pays que beaucoup de choses se passent et on doit être plus présents. Il y a dans ces pays des marchés énormes en matière d'infrastructures et de transports".

Paris entretient des liens historiques avec ses anciennes colonies - Vietnam, Cambodge et Laos. François Hollande s'était d'ailleurs déjà rendu à Vientiane en octobre pour un sommet Asie-Europe.

Mais les grands groupes du CAC 40 n'y sont pas aussi présents que ce passé pourrait le suggérer. "La France, quand je vois notamment ce qu'a fait l'Allemagne ou même (...) l'Italie, a été peut-être un peu absente" dans cette région, a insisté Thierry Mariani.

Présent à Phnom Penh dimanche et lundi pour les funérailles de l'ancien roi Norodom Sihanouk, Jean-Marc Ayrault a aussi rencontré Nguyen Tan Dung, Premier ministre du Vietnam. Un autre marché où l'implantation du savoir-faire français n'a jamais été à la hauteur des ambitions de Paris depuis le début de l'ouverture économique, à la fin des années 80.

Avant de quitter la région, le Premier ministre a aussi voulu rassurer les Asiatiques sur la santé de l'euro.

En novembre à Vientiane, l'Union européenne avait mené une offensive de charme lors d'un sommet avec l'Asie, affirmant contrôler la crise des dettes souveraines et s'appliquant à démentir le risque d'effondrement de l'eurozone.

Un sujet que Jean-Marc Ayrault a repris à son compte. "La crise de l'euro inquiète, y compris sur votre continent", a-t-il reconnu dans un discours à l'université Thammasat.

Mais l'UE "a pris les décisions nécessaires pour stabiliser la zone euro (...). Les difficultés de nos partenaires les plus vulnérables, je pense à la Grèce, sont en passe d'être surmontées", a-t-il assuré.

"L'euro a cessé d'être un point d'interrogation et est redevenu un point d'ancrage pour l'économie mondiale".

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