François Hollande a estimé mardi, après la dégradation de la note financière de la France par Moody's, qu'il fallait "tenir le cap" de la politique suivie "et comprendre que nous avons tout intérêt à redresser nos comptes publics".
"Nous devons en tenir compte, mener notre politique, tenir notre cap et comprendre que nous avons tout intérêt à redresser nos comptes publics et à agir pour la compétitivité", a affirmé M. Hollande devant le congrès des maires de France.
"C'est ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir des taux d'intérêts comme jamais nous n'en avons rencontrés depuis des années sur les dettes souveraines", a-t-il fait valoir, soulignant que "même aujourd'hui, les taux d'intérêt n'ont pas bougé et l'écart avec les taux d'intérêts allemands sont restés exactement les mêmes".
Après Standard & Poor's en début d'année, l'agence d'évaluation financière Moody's a, à son tour, retiré lundi soir à la France sa note maximale de "triple A", en l'abaissant d'un cran à Aa1.
L'agence a assorti cette note d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle menace de l'abaisser à nouveau à moyen terme.
Pour justifier sa décision, Moody's, qui menaçait d'abaisser la note française depuis le 13 février, a invoqué un "risque" qui plane sur la croissance économique de la France, et donc sur ses finances publiques, en raison de "multiples défis structurels", dont "une perte de compétitivité graduelle mais continue" et "des rigidités des marchés du travail, des biens et des services".
L'agence salue les réformes récemment annoncées par le gouvernement, et son "fort engagement" à les mettre en oeuvre. Mais elle rappelle que la France a rarement réussi à faire aboutir de telles réformes ces vingt dernières années, et juge que les mesures promises aux entreprises "ne devraient pas, seules, avoir l'ampleur suffisante pour rétablir la compétitivité".
Moody's cite aussi des "perspectives budgétaires incertaines en raison de la dégradation" économique. Enfin, selon elle, la capacité de la France à résister à d'éventuels nouveaux chocs futurs de la zone euro "diminue", et ce d'autant que son exposition aux pays fragiles de l'Union monétaire, via les liens commerciaux ou bancaires, "est beaucoup trop importante".
Avant son élection, M. Hollande, avait prévenu que si Moody's dégradait la France, il s'agirait d'une "note accordée à la gestion de Nicolas Sarkozy".