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États-Unis : le premier festival de cinéma organisé dans une prison s'ouvre ce jeudi

«Les vêtements bleus, verts, orange, gris ou entièrement blancs ne sont pas autorisés» lors du festival. [Pexel / RDNE Stock project]

Premier festival de cinéma jamais organisé dans une prison, le Festival du film de San Quentin, aux États-Unis, est inauguré ce jeudi.

Le Festival du film de San Quentin, le premier festival de cinéma jamais organisé dans une prison, se déroulera les 10 et 11 octobre au centre de réhabilitation de San Quentin, la plus ancienne prison de Californie (États-Unis).

Organisé par l'association à but non lucratif Prison Fellowship, qui œuvre pour la réforme de la justice, l'évènement vise à aider «les personnes touchées par le système à être vues, entendues et ressenties», a expliqué le cofondateur Rahsaan Thomas.

Le réalisateur de documentaires, dont la carrière a commencé pendant son incarcération à San Quentin, dirige le festival au côté de la scénariste Cori Thomas. Ils se sont rencontrés pour la première fois en 2016, lorsque la jeune femme est venue dans la prison pour effectuer des recherches et des reportages pour un podcast, qui ne sera finalement pas publié.

«Rahsaan est l’une des premières personnes que j’ai rencontrées là-bas, et il a réellement changé ma conception de la prison (..) Je pensais vraiment que j’allais rencontrer une bande d’escrocs et que tout le monde allait me dire : 'Sortez-moi d’ici !' Je suis entrée sur mes gardes. Mais à part le fait que tout le monde portait le même uniforme, c’était n’importe qui que vous auriez pu rencontrer n’importe où», a-t-elle expliqué à Variety

Le jury du festival comprend des personnalités du cinéma telles que Piper Kerman, l'auteure dont le livre autobiographique a servi de base pour la célèbre série «Orange Is the New Black», Greg Kwedar, réalisateur de «Sing Sing», ainsi que l'actrice Mary-Louise Parker, le comédien Jeffrey Wright, ou encore le journaliste Lawrence O'Donnell, parmi d'autres.

Un règlement strict

Cependant, ces personnalités de l’industrie du cinéma ne présideront qu'une partie du festival, une section dédiée à des courts métrages réalisés par des personnes actuellement ou anciennement incarcérées, comme «Every Second», qui raconte l'histoire d'un homme récemment libéré, et confronté à la réalité de son expérience d'incarcération.

L'autre section du festival présentera des longs métrages se déroulant en prison, réalisés par des personnes n’ayant jamais purgé de peine, évalués par un jury composé de personnes incarcérées.

Concernant les tenues des participants, plusieurs règles ont été établies afin d'éviter toute confusion avec des détenus, mais également pour empêcher la dissimulation de drogues ou d'objets dangereux ou illégaux, pouvant être transmis aux prisonniers.

Ainsi, «les vêtements bleus, verts, orange, gris ou entièrement blancs ne sont pas autorisés», comme stipulé dans un mail envoyé par les organisateurs. Le blanc est acceptable s’il est associé à d'autres couleurs, tandis que le noir reste toujours autorisé. Les chaussures ouvertes à l'avant et à l'arrière sont également prohibées.

Les premiers retours sont encourageants, Rahsaan Thomas déclarant : «Nous avons dépassé le nombre de personnes sur lequel nous nous étions mis d'accord avec le Département des prisons et de la réadaptation de Californie. Aujourd'hui, les gens nous demandent : 'Puis-je entrer ? Puis-je venir ?' Je n'ai jamais vu autant de personnes vouloir se rendre en prison auparavant !»

Le court métrage documentaire «Four Letters», produit et composé par le célèbre rappeur et acteur américain Common, sera notamment présenté en avant-première lors du festival.

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