À l’initiative de Michel Broué, compagnon d'Anouk Grinberg, une centaine d'hommes ont soutenu le mouvement #MeToo en signant une tribune dans le magazine ELLE, ce mardi 30 avril.
«Contrairement à ce qu’on lit parfois, nous ne pensons pas qu'on s’acharne contre les hommes», peut-on lire dans une tribune, publiée dans le magazine ELLE ce mardi 30 avril, dans laquelle cent hommes, principalement issus des industries culturelles, ont décidé d’apporter leur soutien au mouvement #MeToo.
«Depuis quelques années que s’étend la révolution #MeToo, nous avons compris combien des comportements masculins parfois jugés anodins étaient vécus par les femmes pour ce qu’ils étaient : des abus», est-il notamment écrit dans la tribune, à l’initiative de Michel Broué, mathématicien et compagnon de la comédienne Anouk Grinberg. Cette dernière a récemment dénoncé les comportements de Gérard Depardieu, accusé d'agression sexuelle et mis en examen pour viol.
Parmi les signataires, on retrouve les réalisateurs Jacques Audiard, Mathieu Amalric, ainsi que les acteurs Swann Arlaud, Reda Kateb, l’écrivain Laurent Gaudé, le metteur en scène Thomas Jolly et le créateur de mode Christian Lacroix. Plusieurs mathématiciens, tels que Raphaël Rouquier et Xavier Blanc, sont présents dans la liste.
«Un homme ça pleure, un homme ça aime, un homme ça peut être bouleversé»
«Il est révoltant que le théâtre et le cinéma servent de couverture à des abus qui n’ont rien à voir avec l’art. Il est révoltant que partout, y compris à l’hôpital ou à l’université, lieux privilégiés de l’ouverture et de l’attention aux autres, certains utilisent leur pouvoir pour abaisser et agresser. Il est révoltant de se servir de son prestige, quel qu’il soit, pour abuser de l’admiration qu’il éveille», ont-ils poursuivi.
Les personnalités masculines disent ne pas se reconnaître «dans cette masculinité hégémonique», rappelant que «devoir par exemple réserver la douceur et le soin au genre féminin est absurde : un homme ça pleure, un homme ça aime, un homme ça peut être bouleversé».
Le texte, soutenu notamment par Christine Angot et l'actrice Charlotte Arnould, est paru une dizaine de jours après la publication d'une enquête des Inrocks, dans laquelle plusieurs acteurs français, dont Melvil Poupaud et Jérémie Renier, ont abordé les violences sexistes et sexuelles au cinéma.
Le comédien Reda Kateb est le seul mentionné à la fois dans l'article et dans la nouvelle tribune.