Poursuivi au Royaume-Uni pour «quatre chefs d'agression sexuelle contre trois hommes», entre 2005 et 2013, l'acteur américain Kevin Spacey comparait ce jeudi 14 juillet devant un tribunal de Londres. L'acteur a plaidé non coupable.
Déterminé à faire valoir son innocence. L’ancienne star de la série «House of Cards», comparait ce jeudi 14 juillet, pour la deuxième fois devant le tribunal de Southwark, à Londres, pour «quatre chefs d'agression sexuelle contre trois hommes», entre 2005 et 2013. L'acteur oscarisé a une nouvelle fois plaidé non coupable, comme lors de sa première comparution.
Le procureur avait déclaré, le 16 juin dernier, que l'acteur avait «pleinement coopéré» à l'enquête mais avait demandé qu'il soit placé en liberté conditionnelle avec obligation de rester à Londres. Son avocat, Patrick Gibbs, avait fait valoir que l'acteur voulait «poursuivre sa vie» et que «toutes ses affaires sont aux Etats-Unis», où il a «un chien de neuf ans».
Cette deuxième audience prolonge ce qui devrait être une longue bataille judiciaire.
L'extradition évitée
La comparution volontaire de l'acteur lui a évité une extradition. A l'annonce des poursuites, l'acteur américain Kevin Spacey avait fait savoir qu'il comptait se présenter à la justice du Royaume-Uni pour se défendre et «prouver (son) innocence». Le Guardian avait rapporté que la police américaine pourrait être envoyée à la recherche de l'acteur afin de le placer en détention au nom des autorités britanniques.
«J'apprécie beaucoup la déclaration du Crown Prosecution Service (le parquet britannique, NDLR) qui a soigneusement rappelé aux médias et au public que j'ai droit à un procès équitable, et que je suis innocent jusqu'à preuve du contraire», avait déclaré la star de la série 'House of Cards', dont il avait été débarqué par Netflix après les premières accusations d'agressions sexuelles (d'une longue liste) pesant sur lui.
Quelques jours plus tôt, le parquet britannique avait annoncé avoir «autorisé des poursuites pénales contre Kevin Spacey, 62 ans, pour quatre chefs d'agression sexuelle contre trois hommes», sur une période de mars 2005 à avril 2013, à l'époque où l’acteur, oscarisé en 1996 pour «Usual suspects» et en 2000 pour «American Beauty», était directeur artistique du théâtre Old Vic de Londres.
«Bien que je sois déçu par cette décision, je me présenterai volontairement au Royaume-Uni dès que cela pourra être organisé et je me défendrai contre ces accusations, et, j'en suis sûr, prouverai mon innocence», avait ajouté l'acteur dans une déclaration transmise à l'émission matinale de la chaîne américaine ABC, Good Morning America.
Deux inculpations visent des faits d'agression sexuelles en mars 2005 à Londres sur un même plaignant. Une autre agression sexuelle concerne un second plaignant en août 2008, également concerné par la participation à une activité sexuelle avec pénétration sans son consentement. Kevin Spacey est inculpé d'une quatrième agression sexuelle sur un troisième plaignant en avril 2013 dans le Gloucestershire (sud-ouest de l'Angleterre).
L'enquête ouverte en 2017
La police de Londres avait ouvert une enquête après avoir reçu des plaintes d'agressions sexuelles contre l'acteur, dont certaines auraient été commises dans le quartier de Lambeth à Londres, où se situe le théâtre Old Vic, dont il fut directeur artistique entre 2004 et 2015.
Les accusations avaient été formulées dans la foulée de l'affaire Harvey Weinstein. Le théâtre de l'Old Vic avait commandé une enquête interne, menée par un cabinet juridique, sur le comportement de son ancien directeur artistique. Au total, «20 témoignages personnels sur des comportements inappropriés présumés de Kevin Spacey» avaient été recueillis. L'acteur a aussi fait l'objet de poursuites aux Etats-Unis, mais elles ont été abandonnées.
Le site internet de la chaîne CNN avait à l'époque des premières accusations rapporté que huit employés de la série phare de Netflix «House of Cards», dont Spacey était la vedette, avaient qualifié de «toxique» l'ambiance de travail sur les plateaux en raison du comportement de «prédateur» de l'acteur. Un ancien employé du show, avait également déclaré avoir été agressé sexuellement par Spacey lors d'une des premières saisons.
Netflix et Media Rights Capital avaient d'abord annoncé la suspension de la production de la série, alors en plein tournage de la saison 6, puis l'acteur en avait été définitivement congédié.