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«Aujourd'hui je n'ai plus peur» : Fanny Agostini adresse un message à ses soutiens après sa plainte contre Jean-Jacques Bourdin

Le journaliste Jean-Jacques Bourdin «conteste fermement avoir eu des agissements ou des attitudes susceptibles d'être réprimés par la loi». [©Alain JOCARD/AFP]

Après avoir révélé être à l'origine de la plainte pour tentative d'agression sexuelle contre Jean-Jacques Bourdin, la journaliste Fanny Agostini a posté un message sur les réseaux sociaux dans lequel elle se dit soulagée et remercie ceux qui la soutiennent tout en encourageant les femmes qui souffrent à se libérer.

«Aujourd'hui je n'ai plus peur, que je ne suis pas seule-j'invite ttes les femmes qui souffrent et ont souffert en silence à se libérer enfin.Merci infiniment pr ts vs messages» (sic), a-t-elle écrit sur Twitter ce mardi 15 février.

Après avoir souhaité garder l’anonymat, Fanny Agostini a révélé dans une enquête être à l’origine de la plainte déposée le mois dernier à l’encontre du journaliste de 72 ans.

Elle y raconte sa version des faits, remontant à 2013, lors d’un tournoi de pétanque en Corse où Jean-Jacques Bourdin était également convié. Un matin, alors qu’elle nage dans la piscine de son hôtel, elle raconte que le journaliste s'est rapproché d'elle pour «l’attraper par le cou, sur le côté», avant d’essayer de l’embrasser «à plusieurs reprises».

«Prise de cours», elle explique à Mediapart ne pas avoir crié, mais s'être «débattue» puis avoir réussi à sortir de l’eau. «J’obtiens toujours ce que je veux», lui aurait lancé Jean-Jacques Bourdin, une phrase qu’elle dit avoir reçue «comme une menace de la part de quelqu’un qui avait un ascendant hiérarchique».

L’interview de Nicolas Hulot en février 2018, accusé de violences sexuelles, a été l’élément déclencheur dans sa décision de porter plainte, dit-elle. «Il [Jean-Jacques Bourdin, ndlr] a été super complaisant, on avait l’impression qu’il compatissait, ça m’a fait serrer les dents. Je me suis dit : ‘est-ce que c’est normal ce que j’ai vécu ? Est-ce que les femmes doivent supporter ça ?’».

stressée par les colères du journaliste

Selon elle, le journaliste l’aurait «prise en grippe» dès ses débuts à RMC. «Juste avant de prendre l’antenne, il m’a arraché la feuille en disant qu’il n’y avait pas de notes chez lui. Évidemment, je n’avais pas appris le bulletin par cœur, j’étais complètement démunie, je me suis mise à bredouiller et inventer des températures. Quand la pub est arrivée, il a crié dans la rédaction: ‘Elle est nulle ! Je ne veux plus d’elle chez moi !’ Je suis partie pleurer dans une petite cabine», raconte-t-elle, précisant être stressée et terrifiée par les colères de Jean-Jacques Bourdin. La présentatrice de la météo et de l’Infotrafic, alors âgée de 20 ans, décide d’«enregistrer de faux directs dans une cabine», pour ne pas avoir à se retrouver face à lui.

Sidonie Bonnec, animatrice sur France 2 et France Bleu, témoigne aussi 

Sidonie Bonnec raconte avoir été conviée à un festival à Calvi par Jean-Jacques Bourdin en 2010. L'animateur lui aurait d'abord assuré qu'elle serait logée à l'hôtel avant de l'appeler à la dernière minute pour lui dire que l'hôtel était plein mais que «par chance», il pouvait la recevoir dans la villa d'un ami. Il aurait ajouté : «Il y a une piscine, n'oublie pas ton maillot de bain». «Cette phrase m'a coupé les jambes», confie la journaliste, «ce n'était plus professionnel du tout».

Arrivée à l'aéroport avec son compagnon, elle raconte avoir aperçu Jean-Jacques Bourdin qui se serait contenté de leur adresser un salut «de loin». «Après cela, je n'ai plus jamais eu de nouvelles. Evidemment je n'ai jamais eu le job», souligne-t-elle.

Bourdin dément

Suite à la plainte pour tentative d'agression sexuelle déposée par Fanny Agostini, une enquête a été confiée par le parquet de Paris au commissariat du 16e arrondissement et une enquête interne a été ouverte par Altice, maison mère de BFMTV et RMC. Écarté de l’antenne de BFMTV et RMC depuis fin janvier, Jean-Jacques Bourdin nie les faits dont on l’accuse.

Il «conteste fermement avoir eu des agissements ou des attitudes susceptibles d'être réprimés par la loi, tant dans sa sphère professionnelle qu'en dehors», est-il écrit dans un communiqué transmis à l'AFP par son avocat Me Christian Saint-Palais.

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