Une réalisatrice oscarisée, un casting de haute volée, «Les Éternels» - qui sort en salles le 3 novembre - s’annonçait comme un des films les plus ambitieux de l’univers Marvel au moment du lancement de la phase 4 du MCU. Voici notre critique garantie sans spoilers.
L’idée de confier la réalisation du 26e opus de la saga de l’Univers cinématographique Marvel à Chloé Zhao en 2018 était absolument brillante. La cinéaste promettait alors d’apporter sa touche personnelle à ce monde super-héroïque menacé par une certaine lassitude de la part de son audience. Esthétiquement et visuellement, mais aussi dans son rythme narratif, Les Éternels se démarquent immédiatement de ses prédécesseurs. On se régale également des quelques pointes d’humour parfaitement distillées tout au long du film.
Chloé Zhao parvient à insuffler une sensation de grandeur qui colle parfaitement à l’introduction de cette dizaine de nouveaux super-héros arrivés sur Terre il y plusieurs millénaires par la volonté d’Arishem, membre d’un groupe d’entités cosmiques connus sous le nom de Célestes. La mission des Éternels ? Protéger les humains de monstres redoutables appelés les Deviants, et accompagner dans l’ombre les progrès de l’humanité sans toutefois interférer dans leurs conflits. C’est du moins ce qu’ils pensaient. Avant qu’ils ne découvrent la vraie raison de leur présence sur Terre : assurer le bon déroulement de «l’émergence».
Outre la mise en scène de Chloé Zhao, Les Éternels doit beaucoup aux talents de Gemma Chan (Sersi), Angelina Jolie (Thena), Salma Hayek (Ajak), Brian Tyree Henry (Phastos), Richard Madden (Ikaris), Kumail Nanjiani (Kingo), Lia McHugh (Sprite), Don Lee (Gilgamesh), Lauren Ridloff (Makkari), ou encore Kit Harington (Dane Whitman). Leurs interprétations sans faille participent largement à rendre ce film intéressant malgré la faiblesse de certains dialogues.
On peut regretter, par ailleurs, la qualité d’un scénario en décalage avec les ambitions affichées. La morale de l’histoire tient en un constat plutôt simpliste : les humains sont imparfaits, parfois cruels, mais ils sont aussi des êtres guidés par leurs rêves et l’amour. Et pour cela, ils méritent d’être sauvés. Bien que le film soit annoncé comme un élément important de l’entrée dans la phase 4 du MCU, Les Éternels n’échappent à la trame narrative classique de Marvel, avec une première partie consacrée à la présentation des héros et des antagonistes, et une deuxième partie sous forme d’une course contre la montre où l’union leur permet de vaincre. Avant une conclusion offrant un léger aperçu de la suite (restez bien jusqu’à l’ultime fin du générique).
Plus science-fiction que «blockbuster» (et c'est une bonne chose), Les Éternels reste un divertissement qui devrait ravir les mordus de l’univers Marvel dont il parvient, malgré tout, à se distinguer. Il y a de l’action, des rires, du suspens, des effets spéciaux à couper le souffle, et des stars dans tous les coins. On peut bouder son plaisir. Ou juste s’asseoir et profiter du spectacle.