A chaque rediffusion, la saga fait un carton. Les huit films Harry Potter, dont le premier volet est sorti au cinéma il y a bientôt vingt ans, ont su surfer sur le succès planétaire de l'oeuvre littéraire de la britannique J.K.Rowling. Alors que TF1 diffuse ce soir l'épisode final «Harry Potter et les reliques de la mort : 2ème partie», les secrets de tournage attestent d'une saga décidément hors-normes.
La formule magique pour s'attirer les bonnes grâces de millions de spectateurs (près de 8 milliards de dollars de recettes mondiales) ? Un casting parfait, une oeuvre originale qui a su s'adresser comme jamais aux jeunes, tout en séduisant leurs parents, une bande originale qui reste en tête, et des décors et costumes sublimes.
En ce qui concerne ces derniers, les anecdotes sont impressionnantes, et révèlent mieux que personne l'immense travail qui a été effectué par les équipes techniques lors des tournages, et dont la grande majorité est toujours visible par les fans au sein des studios Warner Bros., à Londres. Voici dix de ces anecdotes qu'il est toujours bon de se rappeler.
un total de 74 ans de travail pour la maquette de Poudlard
74 ans, c'est le cumul de toutes les heures de travail effectuées par les différentes équipes artistiques du film, pour rendre plus vrai que nature le château de Poudlard dans lequel se loge l'école des sorciers. Au total, 86 artistes et techniciens ont oeuvré ensemble sur la maquette, installant pas moins de 2500 ampoules à fibre optique pour simuler les torches et lanternes à l'intérieur des murs. Un résultat de toute beauté, qui saisit à chaque plan large des films de la saga.
Harry potter, briseur de baguette magique
80 baguettes magiques ont été utilisées pour le seul Daniel Radcliffe, alias Harry, sur l'ensemble des huit films, au lieu de six en moyenne pour les autres personnages. Il faut dire que le jeune acteur ne les ménageait pas, passant son temps entre les prises à faire de la batterie ou du violon avec. De la même manière, il aura fallu lui fabriquer 160 paires de lunettes qui, il est vrai, passent leur temps dans les films à se retrouver à terre, prêtes à être écrasées.
la belle bibliothèque d'annuaires de dumbledore
Pour agrémenter la sublime bibliothèque située dans le bureau du professeur Dumbledore, les techniciens ne se sont pas embarrasés. Ils ont simplement recouvert la tranche de dizaines d'annuaires anglais avec du cuir, pour donner le change.
une saga débutée et terminée dans les décors de la voie 9 3/4
C'est l'une des meilleures trouvailles de J.K.Rowling. Dans Harry Potter, les sorciers empruntent la fameuse Voie 9 ¾ de la gare de Londres pour se rendre à Poudlard. Si la plupart de ces scènes ont été tournées à la gare de King's Cross, une partie de la voie a été recrée en studio, munie de rails sur lesquelles se pose le célèbre Poudlard Express. Et ce décor a eu l'honneur de figurer sur la première scène du premier film, et...le dernier plan du dernier film.
Des milliers de baguettes dans la boutique
Ollivanders, la boutique poussiéreuse spécialisée dans la vente de baguettes magiques, où Harry a été désigné par la sienne, regorge dans la saga de boîtes de baguettes. Aucun ordinateur n'est venu apporter ici son aide, puisque les 17.000 boîtes de baguettes sont réelles, et ont toutes été étiquetées à la main.
une chambre aux trésors...en caoutchouc
Dans le premier volet des «Reliques de la Mort», Harry Potter et ses deux compères Hermione et Ron, se retrouvent piégés dans la chambre forte de la famille Lestrange, noyés sous les trésors. Ici, point d'effets spéciaux, mais à la place 38.000 objets en caoutchouc, dont plus de 7000 coupes dorées Poufsouffle. Rien que pour les deux derniers films de la saga, Pierre Bohanna, accessoiriste en chef, et ses équipes, ont crée pas moins de 210.000 Galions, Mornilles et Noises, la monnaie « magique» du monde des sorciers.
un bestiaire presque vivant
La féérie d'Harry Potter, c'est aussi ce bestiaire merveilleux, inspiré des contes et légendes du monde entier. Et si les images de synthèse donnent souvent le change lorsque ces bestioles s'animent, elles se basent souvent sur une créature construite de toute pièce par les techniciens, pour leur insuffler encore un peu plus de vivant. Ainsi, la terrible araignée Aragog, qui hante les cauchemars de Ron avec ses pattes longues de cinq mètres, a été recouverte à la main de poils de yacks, de sisal (une fibre de plante servant aux tapis et chaises) et de paille à balai. De même, pour le maquillage de l'inquiétant loup-garou Greyback, il aura fallu un masque en silicone constitué de sept pièces, faites avec de véritables poils de chèvre appliqués un à un à la main.
un gobelin très patient
Les gobelins, fameux dirigeants de Gringotts, la banque des sorciers, sont dans harry Potter de petits humanoïdes à la grande intelligence, mais au visage pas franchement proche de celui des humains. De quoi donner du fil à retordre aux maquilleurs. Un seul masque de ces gobelins a nécessité en effet plus de 8 semaines de travail. Chaque cheveu a été inséré individuellement, et chaque veine peinte à la main. Il fallait ensuite plus de quatre heures pour le poser sur le visage des acteurs.
la chambre des secrets comme dans le film
Pour accentuer encore l'effet de réalisme présent dans le film, les équipes ont donc le plus possible fait appel à des trucages plutôt qu'à des effets spéciaux, quand ils ne fabriquaient pas tout simplement ce qui devait se retrouver à l'écran. C'est le cas pour la fameuse chambre des Secrets, si mystérieuse et fascinante quand elle ouvre sa porte massive. Cette dernière a été entièrement mécanisée, et, toujours visible aux studios de la Warner, s'ouvre d'ailleurs encore aujourd'hui, même si l'ensemble est d'une extrême fragilité.
Les détraqueurs, de l'eau à l'air
Ce sont sans doute les créatures les plus inquiétantes de la saga, et celles qui ont fait bondir les plus jeunes. Les Détraqueurs, incarnation du mal et du désespoir, ont marqué l'imaginaire des spectateurs avec leurs longues volutes noires et leurs vêtements décharnés. Un effet qui a été rendu possible en filmant de réelles marionnettes sous l'eau, avant qu'elles ne soient ensuite animées pour produire cet effet flottant.