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Margaret Atwood : un documentaire revient sur le parcours de la romancière féministe à la renommée mondiale

Arte propose un passionnant portrait de la romancière canadienne, distinguée par les plus grands prix littéraires. [White Pine Pictures]

Dans «Margaret Atwood - De la force des mots», à voir sur Arte ce mercredi 14 octobre à 22h25, l'écrivaine octogénaire au regard bleu perçant revient sur son parcours et, en infatigable insoumise, continue d'encourager les luttes.

Pour dresser le portrait de l'icône féministe, le documentaire canadien a suivi pendant un an Margaret Atwood et son mari, l'écrivain Graeme Gibson, décédé en septembre 2019, peu après le tournage. Les réalisateurs ont en outre recueilli le témoignage de son agente et amie de toujours, Phoebe Larmore, qui ne cesse de louer les extraordinaires capacités d'observation de l'auteure de «La servante écarlate».

Adapté en film puis en série, la dystopie féministe sur l’avènement d’une théocratie patriarcale en Amérique du Nord publié en 1985 est la pièce maîtresse de son oeuvre, riche d'une soixantaine d'ouvrages. Margaret Atwood revient notamment sur ses sources d'inspiration. «J'ai toujours voulu écrire une dystopie, raconte-t-elle. La plupart de celles qui existaient reflétait le point de vue des hommes. Alors je me suis dit que ce serait intéressant de changer la donne avec la perspective d'une femme». 

L'auteure s'était fixé une règle : le roman ne devait contenir que des éléments qui ont réellement existé à un moment de l'Histoire. «Je n'ai rien inventé», affirme-t-elle, appelant les femmes à rester extrêmement vigilantes quant au respect de leurs droits. Et de citer des événements survenus au cours des années 1980 qui lui ont inspiré La servante écarlate.

Une fiction basée uniquement sur des faits réels

A cette époque, elle avait été fascinée par le lavage de cerveau qu'avaient subi les membres d'une secte au sein de laquelle les femmes étaient soumises, les contacts avec les non-membres prohibés, et les mariages arrangés. «Les femmes du coordinateur étaient appelées les servantes. Je ne l'ai pas inventé», insiste-t-elle. Autre fait de l'Histoire ayant imprégné son esprit, la politique de natalité de Ceaucescu. «Il avait exigé que chaque femme ait quatre enfants et leur distribuait des tests de grossesse tous les mois, et si elles n'étaient pas enceintes, elles devaient se justifier. Et donc les familles donnaient naissance à des enfants dont elles ne pouvaient pas s'occuper et qui partaient à l'orphelinat»...

Quant à l'uniforme des personnages de La servante écarlate, devenu aujourd'hui le symbole mondial de l'oppression et de la résistance, elle confie s'être inspirée des religieuses bien sûr, mais aussi du logo de la marque de produits nettoyants des années 1940 The Old Dutch Cleanser : «Cette femme avait l'air redoutable. Elle tient un bâton, chasse la saleté et elle porte une coiffe qui lui cache le visage. C'est une image qui a bercé mon enfance par son côté mystérieux.»

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«Margaret Atwood - De la force des mots», le mercredi 14 octobre à 22h25 sur Arte.

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