Chaque année, la même rengaine. Noël et la Saint Sylvestre nous ont gratifiés de leurs lots d’expressions insupportables.
Amis, collègues et famille se donnent parfois même tous la main pour nous faire vivre l'enfer. Top 10 des pires phrases des «fêtes» de fin d'année.
«Tu fais quoi pour le 31 ?»
Invariablement, la question est posée et l’envie de partir en courant reste la même. Pour quelles raisons faudrait-il prévoir quelque chose le 31 décembre ? Ne nous leurrons pas, ces curieux rêvent en fait de pouvoir s’incruster à n’importe quelle soirée. Courage, fuyons, aurait dit le regretté Jean Rochefort.
Cette année toutefois, la question pourrait bien être remplacée par «tu vas quand même faire quelque chose le 31 ?» - couvre-feu oblige...
«A l’année prochaine !»
31 décembre. L’ambiance est douce au bureau, vous avez à peu près terminé votre labeur et enfilez votre manteau pour vous préparer doucement à glisser vers une hypothétique fiesta. Tout à coup, c’est le drame : votre collègue que vous appréciez pourtant énormément ose proférer la fameuse blague des 29-30-31 décembre : «A l’année prochaine !» en s’assurant yeux dans les yeux que vous avez bien compris la subtilité. Que répondre ? Rire poliment ou retourner directement dans son lit pour ne plus en bouger de la soirée ?
«Noyeux Joël !»
Cette blaguounette s'avère peut-être la plus répandue des jeux de mots de fin d’année, mais gardons une pensée émue pour «Bananier et pommes sautées», «Joyeux Noel et bon nénés », «santé, bonheur et joie dans ta soeur» et tous leurs petits frères et soeurs. Une chose est certaine : il faudrait enterrer ces petits calembours avec les années 80 et leurs survêtements fluos. Peut-être même que la justice devrait statuer sur ces agressions verbales.
«Et la santé surtout»
Quand votre vieille mamie balance un tremblant «et la santé surtout», cela passe encore : la pauvre, elle sait bien de quoi elle parle. Cette petite phrase devient vraiment insupportable chez ceux qui la profèrent avec un second degré évident. Oui, Kevin, on sait bien que «Et la santé surtout» est vieillot et banal. Pas la peine de balancer ce clin d'oeil à tout bout de champ et de manière bien trop sonore (Il faut dire qu'à 4h30 du matin, Kevin sent fortement la vodka).
«Santé mais pas des pieds»
On aurait pu placer ce jeu de mots dans la case « Noyeux Joël ». Mais le trucculent «santé mais pas des pieds» - qui prend un sens particulier cette année en pleine pandémie de coronavirus, il faut bien l'admettre - méritait bien une catégorie à lui tout seul. Il peut mettre, au mieux, mal à l'aise, au pire, provoquer chez les plus fragiles un lancer de bûche glacée sur le mur du salon. Si déjà, le fameux «santé» lorsqu’on trinque est limite, la suite ne devrait plus exister depuis 1932. Mais votre vieil oncle collant et votre beau-frère alcoolique la gardent bien au chaud pour la ressortir à la première occasion. La lourdeur est leur credo.
«Vivement 2021 ! Pas fâché de quitter 2020»
Un peu de compassion pour les malheureux qui osent ce genre de jérémiade. Car force est de constater que chaque année, ces pénibles personnes ressentent un soulagement à l'idée de quitter l’année en cours, à croire que toute leur vie ressemble à une torture. Dépression chronique ou simple habitude plaintive (une manie française, paraît-il) ?
Cette année, toutefois, il faut bien admettre que la phrase prend tout son sens, et il sera bien difficile de reprocher à ceux qui la prononcent de vouloir tirer un trait sur l'année écoulée.
«Cette année, je n’achète pas de cadeaux. Que du maison»
On applaudit, on s’ébahit devant cette copine si organisée qui a décidé d’offrir des pots de confiture «maison» à toute sa famille, expliquant pendant tout le repas qu'il faut prendre soin de la planète, qu'elle en a «tellement marre de cette surconsommation de produits dont personne n'a besoin» bla bla bla. On aplaudit, on lui dit qu'elle a bien raison. Mais au fond, on se découvre bien jaloux parce que oui, on fait partie de ceux qui se retrouvent à La grande récré le 24 décembre à 16h30 pour y acheter des jouets vite remisés au fond des placards.
«Et toi, tes bonnes résolutions ?»
Qu'on se le dise, les résolutions du Nouvel An ne se tiennent jamais. Alors autant ne pas en faire. Poser la fatidique question des bonnes résolutions sous-entend, en outre, que l’on doit travailler sur nous-mêmes, pauvres personnes imparfaites. Qui a envie de penser régime, inscription au marathon et arrêt du tabac (important, certes) lorsqu'il tient une coupe de champagne à la main et qu'il vient de s’envoyer un camion de foies gras ? La bonne conscience lors d'une orgie, non merci.
Les rimes avec l'année
2016, l’année de la b..se ! 2017, l’année de la fête ! 2018, l’année de la… Stooooooooooop ! Ce n’est ni fin, ni drôle, ni intéressant. Les rimes, on les laisse à Baudelaire, Verlaine et Corneille. Et les réseaux sociaux devraient peut-être songer à censurer ce genre de posts incroyablement agaçants. Que fait Mark Zuckerberg ?
Les décomptes trop sonores
Doit-on mettre cette tendance à crier « 5-4-3-2-1… Bonne année » sur le dos de l’alcoolémie ? Le champagne n’y est malheureusement pour rien car même les plus sobres en sont capables. Certaines personnes se sentent juste importantes à l’idée de donner le tempo à ce moment particulier de l’année (et vous couper en pleine discussion intéressante). Invariablement, on se sent obligé d'y participer (ou d'écouter, contrit) et de lever les bras au moment du passage à l'année suivante, en espérant embrasser la bonne personne. Et puis, bon, notre montre ne donnait que 23h58, l'occasion de dire «à l'année prochaine» à tout le monde.