Personnage incontournable du YouTube français, Bilal Hassani va représenter la France au concours de l'Eurovision à Tel-Aviv, le 16 mai prochain, après avoir remporté samedi Destination Eurovision.
«J'suis pas dans les codes, ça dérange beaucoup» : cette phrase, extraite de la chanson «Roi» et co-écrite avec le duo Madame Monsieur, qui représentait la France l'année dernière dans Destination Eurovision, résume à elle seule le personnage de Bilal.
Dans son clip, le jeune homme présente, avec fierté et émotion, cette chanson qui lui colle totalement à la peau, puisqu'à 19 ans seulement, il fait face à autant d'amour que de haine sur les réseaux sociaux.
Tout a commencé pour lui en 2015, avec un passage remarqué dans The Voice Kids. Bilal Hassani avait surpris le jury avec sa voix puissante et maîtrisée sur sa reprise de «Rise Like A Phoenix», de Conchita Wurst (qui avait gagné l'Eurovision en 2014).
Depuis ce passage télévisé où il était apparu en jeune ado réservé, de l'eau a coulé sous les ponts. Bilal Hassani s'est révélé, assumant de plus en plus son look androgyne et sa personnalité solaire et positive.
Reprises de titres connus (comme Djadja de Aya Nakamura), témoignages, cuisine, partage de playlists... Sur sa chaîne Youtube, qui rassemble plus de 600.000 abonnés, Bilal ne s'interdit rien et affirme haut et fort ses goûts et ses choix.
Et qu'on ne lui demande pas s'il est un homme ou une femme, car il n'a pas envie de choisir. «Je ne veux pas changer de sexe, avait-il un jour réagi en vidéo. J’utilise les pronoms ‘il’ et ‘lui’. Je me considère encore comme un homme. Ce n’est pas parce que je porte des cheveux longs ou une perruque, que je veux obligatoirement devenir une femme.»
«ICONIC»
Son personnage de diva, avec ses nombreuses perruques colorées, fait autant d'adeptes que de «haters» mais qu'importe, Bilal Hassani s'assume et continue sa route sans se soucier de ceux qui cherchent à le détruire sur Twitter, entre menaces de mort et insultes homophobes.
Ses admirateurs saluent d'ailleurs régulièrement, sous ses vidéos (qui commencent toujours par un «Bonsoir Pariiiiis !» enjoué), sa force mentale et son courage, le jugeant «iconic», pour reprendre un terme anglais qu'il emploie lui-même fréquemment.
En novembre dernier, les attaques avaient atteint un tel degré de haine que deux députés de la majorité, Raphaël Gérard et Gabriel Servile, avaient alerté Twitter de la gravité des faits, dénonçant «l'ampleur du cyber-harcèlement auquel est confronté Bilal Hassani, qui témoigne des violences psychologiques ordinaires subies par les jeunes #LGBT+ sur les réseaux sociaux».
Face à l'ampleur du cyber-harcèlement auquel est confronté @iambilalhassani, qui témoigne des violences psychologiques ordinaires subies par les jeunes #LGBT+ sur les réseaux sociaux, nous demandons avec @GabrielServille que @TwitterFrance soit plus ferme et plus réactif. pic.twitter.com/g4lygE67EV
— Raphaël Gérard (@RaphaelGerard17) 15 novembre 2018
Porté par un succès impressionnant, Bilal Hassani se dépasse. Sa chanson cumule déjà plus de 2 millions de vues sur Youtube, loin devant celles de Chimène Badi ou encore Emmanuel Moire, qui figuraient également parmi les huit finalistes de Destination Eurovision.