Une parodie néerlandaise de la chanson de Netta Barzilai, la gagnante de l'Eurovision 2018, a provoqué la colère d'Israël.
Qualifiant cette reprise de «honteuse» et de «mauvais goût», l'ambassade d'Israël a manifesté son mécontentement.
Samedi soir, lors d'une émission diffusée à la télévision nationale, Sanne Wallis de Vries, une actrice et artiste de cabaret néerlandaise, a proposé sa propre version de la chanson «Toy».
Vêtue d'un kimono multicolore similaire à celui que portait la gagnante Netta Barzilai à l'Eurovision le 12 mai, Sanne Wallis de Vries reprend, dans sa parodie, les bruits de gloussement et les mouvements de danse - à la manière d'un poulet - de la chanteuse israélienne. Mais la Néerlandaise va plus loin et modifie les paroles de «Toy», à l'origine inspirée du mouvement #MeToo, pour adresser un message politique, y associant la diffusion de vidéos de manifestants palestiniens et de murs érigés à la frontière israélienne.
«Regardez comme c'est beau quand je lâche des bombes»
«Regardez-moi, je suis un charmant petit pays, les dirigeants du monde mangent bravement dans ma main et d'un baiser j'éteins tous les incendies», chante Sanne Wallis de Vries, sur le même air. «Regardez comme c'est beau quand je lâche des bombes. Encore, oh oui, Israël gagne. Depuis 70 ans maintenant, cette fête continue», poursuit-elle.
#PaysBas: Une parodie néerlandaise de #Netta fait polémique pic.twitter.com/T8TKxsHPPM
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) 22 mai 2018
«Nous organisons une fête, vous venez ? C'est bientôt, à la mosquée Al-Aqsa, elle sera vide de toute façon», lance la chanteuse.
Cette parodie était diffusée quelques jours après des violences meurtrières dans la bande de Gaza.
Des vidéos «tristes et déprimantes en toile de fond»
Elle «comportait malheureusement des allusions antisémites comme se moquer de la nourriture casher ou se référer à l'argent, dans la vieille tradition antijuive», a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères dans une lettre envoyée à la télévision néerlandaise BNNVARA, mettant en copie le ministère des Affaires étrangères, et dont l'AFP a pu se procurer quelques extraits.
«Montrer des vidéos tristes et déprimantes en toile de fond de la chanson gagnante de l'Eurovision n'était pas seulement de mauvais goût, c'était aussi inadmissible et honteux», ajoute le ministère.
La vidéo a également suscité de vives critiques au sein de la communauté juive aux Pays-Bas.
Les Pays-Bas se défendent
«Les événements de la semaine passée (du 14 mai) sont abordés de manière satirique», a de son côté expliqué BNNVARA, disant que la parodie «n'est en aucun cas une critique de la communauté juive».
L'artiste Sanne Wallis de Vries s'est refusée à tout commentaire, selon le groupe public de radiotélévision NOS.